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Ouvrages secs à double fonction


Une des idées les plus simples consiste à combiner sur le même espace une fonction de stockage des eaux pluviales avec une fonction d'usage collectif. Les usages les plus développés sont ceux de terrains de sport (exemples en France à Vitrolles, Porte des Alpes à l'est de l'agglomération lyonnaise, etc.), de parkings (exemple du stade de France), de squares ou de jardins publics (exemples en France à Lyon ou en Seine-Saint-Denis). De très nombreux exemples sont bien documentés sur des sites web (par exemple celui du GRAIEn ou du CERTU) ou dans des ouvrages généraux (CERTU, 1999 ou 2000, STU & Agences de l’eau, 1994).



L’encadré ci-dessous donne l’exemple de la gestion des eaux pluviales au clos Saint-Vincent à Noisy le Grand (Département de Seine-Saint-Denis, 2003) par des ouvrages secs diversifiés.

La ZAC du Clos Saint Vincent a une superficie de 18 hectares et constitue un élément urbain important de Noisy le Grand qui établit une liaison entre la gare RER et le centre ville. La ZAC est organisée autour d’un cheminement piéton nord-sud. L’eau a été utilisée dans cet espace comme un élément de paysage et de valorisation. 1 500 m3 de stockage étaient nécessaires, répartis en 4 ensembles, dont seuls deux sont présentés ici.

Dans le premier sous bassin versant (2,4 ha), on commence par stocker l’eau dans une conduite souterraine surdimensionnée (pluie de période de retour 6 mois). Pour les pluies plus fortes (en moyenne 2 par an), l’eau déborde dans une noue traitée en espace vert. L’ensemble fait 100 m3. Enfin les pluies exceptionnelles sont dirigées vers le parking du centre commercial qui permet de stocker 300 m3.

Dans le second sous bassin versant (2,85 ha), l’idée dominante a été d’utiliser des espaces publics extérieurs comme des zones inondables. Pour bien montrer la nature de ces zones, les traitements de surface ont été différenciés : tout ce qui est inondable est couvert par de la végétation ou des pavés non joints ; tout ce qui n’est pas inondable est couvert par des pavés joints. Les 550 m3 de stockage nécessaires ont été trouvés dans des noues installées le long des cheminements piétons et en acceptant une hauteur d’eau pouvant atteindre 20 centimètres sur une place publique.


La réflexion peut se développer en privilégiant au départ l'un ou l'autre des usages. Par exemple au Japon un recensement des espaces publics existants susceptibles de recevoir et de stocker des eaux de ruissellement a été utilisé pour réduire les risques d'inondation urbaine. Les espaces recensés sont extrêmement variés et comprennent même des cours d'école (Fujita in Brelot et al, 2001). A l'inverse, d'autres expériences partent d'un ouvrage de retenue existant et tentent de lui trouver une utilité sociale. En France, l'un des exemples les mieux réussis est celui de la réhabilitation du bassin de retenue Marcel Audin en Seine-Saint-Denis (Perez et al, in Brelot et al, 2001).

Il apparaît cependant préférable que la réflexion soit conduite dès le départ. Ceci nécessite une étroite collaboration entre techniciens de l'assainissement d'une part, aménageurs, architectes, paysagistes et autres acteurs locaux du projet (en particulier usagers potentiels) de l'autre, ceci dès le début des études.

Plans d’eau permanents


L'utilisation de bassins en eau pour stocker les eaux pluviales est également ancienne. En France, cette solution s'est développée au moment de la construction des villes nouvelles dont beaucoup ne disposaient pas d'exutoires naturels faciles à utiliser (on peut en particulier citer Marne la Vallée ou l'Isle d'Abeau). Elle est utilisée dans beaucoup de pays, quel que soit le climat ou le niveau de développement (Marsalek & Chocat, 2001 ; Baptista et al, 2005). Elle repose sur le fait que l'eau constitue un élément intéressant de valorisation urbaine et de sociabilisation. Par rapport aux bassins de retenue secs, l’inconvénient majeur est de consommer davantage d’espace, le volume de stockage disponible étant réduit par la lame d’eau présente dans le bassin au début de l’événement.

Les bassins de retenue en eau peuvent également être utilisés comme des outils d’éducation à l’environnement. Des expériences très intéressantes dans ce sens ont par exemple été menées à Malmoë ou les plantations de la végétation dans certains ouvrages ont été effectuées par les enfants des écoles dans le cadre d’une grande fête de l’eau (Stahre, 2006).

Stockage dans les corps de chaussée


Le stockage de l’eau dans les corps de chaussée a déjà été évoqué au § 2.2.4. L’intérêt est d’utiliser un espace public représentant plus de 10 % de la surface totale de la ville et générateur de flux importants d’eau et de polluants.

Au-delà de l’intérêt en terme de réduction de ces flux, l’utilisation de revêtements poreux (bitumineux ou à base de liants hydrauliques) permet de réduire les projections d’eau, source de confort et de sécurité aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes.

Lagunes et zones humides artificielles


Les lagunes et les zones humides artificielles constituent à l'origine une méthode de traitement des eaux usées. Différentes expériences aux Etats-Unis, en Australie, en Suède, etc. ont montré l'aptitude de ces techniques à traiter les eaux unitaires et les eaux pluviales malgré l'intermittence de ces rejets et leur caractère peu organique (Clar et al, 2004 ; Ellis et al, 2005 ; Field et al, 2006, Wong, 2005).