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Gestion urbaine des eaux pluviales > Techniques de contrôle des flux d\'eau et de polluants > Tendances d’évolution


Les évolutions sont nombreuses et très rapides (Chocat et al, 2007). Trois sont extrêmement importantes et font chacune l’objet d’un paragraphe spécifique :
  • l’utilisation des eaux de pluie comme élément de valorisation urbaine,
  • l’utilisation des eaux de pluie comme ressource,
  • l’utilisation des eaux de pluies comme outil de climatisation urbaine.
Quatre autres sont décrites ci-après.



Notion de "chaîne de traitement"


Les approches actuelles, outre le fait qu'elles essaient de promouvoir des utilisations multiples des ouvrages (voir les paragraphes suivants), reposent de plus en plus sur la notion de chaîne de traitement ("treatment train"). L'idée simple est que les ouvrages mobilisables à différentes échelles spatiales ne présentent pas tous ni les mêmes intérêts, ni les mêmes efficacités en terme de traitement de tel ou tel type de pollution ou de protection contre les crues. De plus, leur fonctionnement dépend de la structure temporelle des précipitations et de la forme des hydrogrammes qu'elles génèrent. Utiliser en série des ouvrages présentant des caractéristiques différentes permet d'optimiser l'efficacité globale.

Evolution vers les traitements biologiques


Une autre tendance lourde est l'évolution des systèmes vers des ouvrages permettant un traitement biologique "extensif" des eaux pluviales. On assiste par exemple dans de très nombreux pays (Australie, Etats-Unis, Allemagne, Suède, France, etc.) au développement de l'utilisation de lagunes ou filtres plantés de roseaux pour la dépollution des eaux pluviales. Dans de nombreux pays, en particulier en France, cette évolution doit beaucoup aux solutions développées pour traiter les eaux de plates-formes routières ou autoroutières. Voir par exemple les actes des deux dernières éditions de Novatech (Brelot et al 2004 et 2007) ou Wong (2005).

Même si les flux sont comparables, l'environnement dans lequel ces ouvrages sont installés diffère. Plutôt rural dans le cas des routes et autoroutes, il est par nature urbain dans les villes. On assiste ainsi à un curieux paradoxe dans lequel l'assainissement a eu pendant très longtemps une mission d'assèchement des zones humides (pour les rendre plus saines), alors qu'aujourd'hui on considère la zone humide comme un moyen d'épuration et on en construit donc des artificielles au coeur des villes.

Définition de critères de rejets fondés sur la capacité des milieux naturels à les recevoir


Une autre évolution très sensible actuellement est le passage de normes de rejets ("emission based") à des normes de capacité d'acceptation du milieu ("immision based"), souvent directement traduit par le franglais "immission". Cette évolution, commencée aux Etats-Unis il y a plus de 30 ans avec le "Clean Water Act" est également ancienne en Europe dans ses principes (voir par exemple Fuchs et al, 1997). Elle est en très fort développement, en particulier en Europe depuis la promulgation de la Directive Cadre sur l'Eau (Stahre, 2006 ; Villareal, 2005 ; Novotny & Brown, 2007). Elle se décline de multiples façons selon les pays :
  • Développement à faible impact ("low impact development") aux Etats-Unis qui vise à développer l'urbanisation en modifiant le moins possible le fonctionnement des milieux naturels.
  • Conception urbaine respectueuse de l'eau ("water sensitive urban design") (Wong, 2005) en Australie.
  • Système d'assainissement durable ("Sustainable Urban Drainage Systems ou SUDS" au Royaume Uni.
Elle se traduit par des évolutions sensibles de la réglementation. L'exemple Suisse est particulièrement intéressant. Le projet "storm", mené au cours des dernières années par l'EAWAG (Rossi et al, in Brelot et al, 2007), a en effet conduit à généraliser la notion de "norme fondée sur l'immission", déjà présente dans la loi fédérale sur la protection des eaux depuis 1991, au cas des eaux pluviales (ASPPE, 2002).

Lien avec la télégestion


Une dernière tendance forte est la prise de conscience que, au-delà du développement de stratégies et de techniques alternatives au "tout tuyau", il est également indispensable de tirer le meilleur parti des infrastructures existantes. Ces dernières (réseaux, stations d'épuration et ouvrages associés) représentent en effet une valeur patrimoniale considérable et constituent encore souvent la meilleure solution de gestion des eaux pluviales pour de nombreux quartiers urbains, en particulier les quartiers denses anciens existants.

Plutôt que de vouloir leur substituer partout des techniques alternatives, il paraît donc plus logique d'optimiser globalement le fonctionnement du système d’assainissement. Les techniques alternatives apparaissent alors comme des outils permettant d'améliorer la capacité d’adaptation des ouvrages existants et d'optimiser leur utilisation en anticipant sur les flux.