GuidEnR HQE > Gestion urbaine des eaux pluviales > Valorisation climatique > Techniques disponibles  
GUIDEnR Haute Qualité Environnementale,
L'information HQE
 
 

 Actualités :  


LES CLES DU DIMENSIONNEMENT

Ouvrages en commande
Photovoltaïque autonome

Photovoltaïque raccordé au réseau





Gestion urbaine des eaux pluviales > Valorisation climatique > Techniques disponibles


Stockage sur les toits


La première solution est à l'échelle du bâti. Elle consiste à climatiser les immeubles ou les maisons, en utilisant des toitures végétalisées permettant de stocker d’importantes quantités d’eau sur les toits. Cette technique est maintenant bien appropriée par les architectes. Dans la plupart des pays développés, les sites web consacrés à l’architecture mettent en effet cette technique en avant (il suffit pour s’en convaincre de faire une recherche sur un moteur de recherche avec les mots clés "toitures végétalisées" ou "green roofs".



Les rôles positifs des toits verts sont nombreux et dépassent largement l’échelle du bâtiment où ils sont installés : Ils peuvent remplir une fonction d'absorbeurs pour différents polluants urbains et diminuer ainsi la pollution atmosphérique, participer à l’isolation acoustique du bâtiment, protéger l’étanchéité des toitures en limitant les chocs thermiques, contribuer efficacement à la climatisation des maisons ou des immeubles et permettre ainsi des économies d'énergie et bien sur réduire significativement les flux d’eau et de polluants par temps de pluie. Enfin, ils présentent un intérêt paysager indéniable.

Une étude d'Environnement Canada estime que la végétalisation de 6 % de toute la surface de toits disponibles pourrait faire baisser la température de Toronto de 1 à 2°C., ce qui permettrait les jours de canicule, une baisse de 5 % de la demande en électricité pour la climatisation et par conséquent une diminution des émissions de gaz à effet de serre.

La toiture végétalisée est une technique largement utilisée en Allemagne où le marché est estimé à 13 millions de mètres carrés par an (Villareal, 2005). Elle commence également à être utilisée de façon significative en Amérique du Nord, dans la plupart des pays d'Europe et au Japon. En France, les progrès sont encore timides, même si la documentation est maintenant facilement disponible (voir par exemple Lasalle, 2006). L'une des explications avancées pour expliquer ce retard est le caractère contraignant des documents d'urbanisme.

Même si le plus simple consiste à stocker l’eau de pluie de façon directe sur la toiture, il est également possible de stocker l’eau dans des citernes en bas d’immeuble puis de la ramener sur la toiture en utilisant un surpresseur. Cette technologie a par exemple été utilisée en Suisse sur l’immeuble Clarins.

Enfin une variante consiste à utiliser des façades végétales. Dans ce cas le stockage des eaux de pluie doit se faire dans une citerne, soit sur le toit (ce qui permet une alimentation gravitaire), soit au niveau du sol (dans ce cas l’installation d’un système de pompage est nécessaire).

Stockage sur les toits


Une autre utilisation possible consiste à stocker l’eau de pluie dans des réservoirs souterrains susceptibles d’alimenter la végétation urbaine par capillarité selon des principes voisins de ceux mis en oeuvre dans les bacs utilisés pour les plantes d’intérieur.

Cette solution a été popularisée par la société Atlantis qui a développé une gamme complète de produits autour d’un système alvéolaire de stockage souterrain. Elle peut en fait être développée à partir de très nombreux dispositifs de stockage, préfabriqués ou non, voir même en utilisant directement le sol comme lieu de stockage.

Au-delà de l’intérêt climatique, l’un des avantages potentiels est de ne pas avoir besoin du tout d’exutoire souterrain ou de surface pour évacuer les eaux, le réservoir se vidant progressivement du fait de la consommation des plantes pour leurs besoins. Contrairement à ce que l’on peut penser, les volumes nécessaires ne sont pas beaucoup plus importants que ceux nécessaires pour gérer les événements pluvieux violents isolés. Dans beaucoup de zones géographiques, la pluie de projet de période de retour 10 ans apporte en quelques heures entre 10 et 30 % de la pluviométrie moyenne annuelle alors que la période hivernale (l’évapotranspiration étant très faible en hiver, c’est au printemps que le remplissage des réservoirs est maximum) apporte 30 à 40 % de la pluviométrie. Un volume de stockage de l’ordre du double ou du triple de celui généralement pris en compte est donc le plus souvent suffisant. Si les eaux recueillies proviennent des voiries le risque de pollution par les sels de déneigement reste entier, il n'existe pas si les eaux utilisées proviennent des toitures.

Stockage en surface et utilisation de l’évaporation


Pour terminer ce tour d’horizon, on peut citer quelques exemples où l’eau de pluie est mise en scène sans recourir à la végétation et où l’on compte uniquement sur l’évaporation pour absorber de la chaleur et réduire la température. L’un des exemples les plus souvent cités est celui de Potzdamer Platz à Berlin. Sur ce lieu emblématique du renouveau architectural de la capitale allemande, les eaux pluviales de voirie et de toitures sont recueillies à la fois dans des cuves souterraines et dans des bassins à surface libre, traités comme des espaces très minéraux et très dessinés. Les bassins jouent le rôle d’évaporateurs géants et abaissent la température du quartier de plusieurs degrés selon les concepteurs. Les cuves servent de réserve pour l’arrosage des espaces verts, les chasses d’eau de certains immeubles et la réalimentation des bassins paysagers. Un autre exemple beaucoup cité et plus technique est celui d’une partie des pavillons et des espaces de circulation piétons du site de l’exposition universelle de Séville. Différentes techniques étaient utilisées, certaines, très efficaces mais coûteuses en énergie consistant à vaporiser l’eau de pluie stockée dans des réservoirs souterrains par des sortes de grands brumisateurs. Enfin on trouvera sur le site http://www.pascalgontier.com/pages/projet/urb_03.html la présentation de différents projets, en particulier celui du quartier Sixin à Wuham en Chine. Les techniques sont bien évidemment très diverses du fait de la taille du projet (17 km², 1 million d'habitants !), mais l’utilisation des eaux pluviales pour réguler la température de la ville est omniprésente.