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Les exigences de pureté de l'air > Ventilation et isolation acoustique des façades pour les bâtiments existants - Recommandations générales


Importance du diagnostic préalable


Afin d’adapter ou de transformer le système de ventilation existant dans un immeuble de logements, compte tenu des conditions nouvelles créées par l’isolation acoustique d’une ou plusieurs façades, il y aura lieu d’établir un état des lieux très précis du système de ventilation existant et de ses conditions de fonctionnement.



Le but est de réaliser une installation efficace dans les meilleures conditions de sécurité.

Le diagnostic portera sur le relevé de la nature et des composants du système de ventilation existant tels que :
  • le principe,
  • le tirage naturel ou mécanique,
  • le type de ventilation (V.M.C.,…),
  • les orifices d’entrée d’air (ventilation basse) en façade ou sur des conduits (surface libre),
  • les gaines d’amenée d’air neuf (type de conduit, nombre, sections, état),
  • les orifices de transfert d’air entre pièces (nombre, sections, état),
  • les orifices d’évacuation d’air vicié et de fumées et la présence de hottes de cuisine (état, nombre, sections),
  • les conduits d’évacuation (types, état, dimensions, dates des visites d’entretien),
  • les souches en toiture munies ou non d’aspirateurs statiques efficaces, les tourelles mécaniques ou les caissons de ventilation mécaniques (état, position par rapport au faîtage, types, dimensions et débits),
  • les appareils à combustion utilisés (position, nombre, combustible, puissance, raccordement ou non à un conduit de fumée, position du coupe-tirage, organes de sécurité et conformité des installations),
  • les dysfonctionnements ou les dégradations signalés par les occupants, leurs pratiques ainsi que leurs besoins,
  • l’état du bâtiment du point de vue étanchéité à l’air et à l’eau, l’isolation thermique (fenêtres, murs , liaisons entre murs et planchers) et la pollution de l’air intérieur due à certains matériaux,
  • l’environnement du bâtiment : façades exposées au bruit, sources de pollution extérieure.
Pour plus de détails, se référer au cahier du C.S.T.B. n°3248, annexe 4 : "Exemples de fiches de diagnostic".

Attention
Lors du diagnostic, tout constat d’anomalies du point de vue sécurité est à signaler dans les plus brefs délais au maître d’ouvrage du bâtiment. Ceci implique de réaliser des relevés détaillés des installations existantes de ventilation, de chauffage, et de production d’eau chaude dans chaque logement.


Options générales


Pour respecter le principe d’une ventilation générale et permanente dans un logement, le balayage de l’air doit être homogène dans toutes les pièces.

Le cahier du C.S.T.B. n°3248 signale dans le chapitre "Conception et dimensionnement" à l’article 6.1. :
"Quand un bâtiment est réhabilité pour des raisons acoustiques, il n’est parfois procédé qu’à la réhabilitation d’une seule façade (celle donnant sur le site bruyant) ; la façade réhabilitée voit sa perméabilité à l’air fortement diminuée et si l’on met en oeuvre une ventilation par extraction seule (en respectant le principe du balayage ou celui par pièces séparées…), l’air entrera préférentiellement par les défauts d’étanchéité de la façade non réhabilitée.

Deux solutions permettent de résoudre ces problèmes :
  • rendre la façade du côté non bruyant aussi étanche que celle située en zone de bruit : cela suppose a minima la pose de fenêtres étanches (ou de rendre étanche les fenêtres existantes). Cette solution permet de mettre en oeuvre (ou de conserver) une ventilation par extraction dans les pièces de service. Il est bien entendu que toutes les pièces principales devront être équipées d’entrée d’air ;
  • mettre en place un système d’insufflation d’air dans chacune des pièces du logement (système d’insufflation par pièces ou système double flux). Ce système présente l’avantage de s’affranchir de la présence d’entrées d’air en traversée de façade, ce qui facilite l’obtention d’un bon isolement vis-à-vis des bruits extérieurs"
Par ailleurs, une autre question se pose : lorsque seule une partie d’un bâtiment est à isoler acoustiquement, par exemple, les deux tiers supérieurs des niveaux du bâtiment, peut-on ne réadapter que la ventilation des logements des niveaux supérieurs ?

Si les conduits verticaux montants existent et débouchent en toiture, ils desservent tous les niveaux et on ne peut que conserver ce principe, la rénovation de la ventilation sera à faire globalement pour tous les logements.

Si les conduits sont à créer, il paraît inapplicable de faire cohabiter deux systèmes de ventilation différents dans le même bâtiment (par exemple l’un mécanique pour les niveaux supérieurs, l’autre naturel nécessitant aussi des conduits verticaux débouchant en toiture pour les niveaux inférieurs).

La réponse générale est qu’il est nécessaire de réadapter le système de ventilation de manière globale dans le bâtiment.

Choix d’un système de ventilation en fonction du degré d’isolation de façade requis


Il paraît logique de choisir le système de ventilation à mettre en place en fonction du degré d’isolement acoustique de façade requis, et ce pour les raisons suivantes :
  • plus le niveau en façade est élevé, moins l’occupant aura tendance à ouvrir ou à entrouvrir les fenêtres pour renouveler l’air de son logement ;
  • pour pallier ce manque de renouvellement d’air, le système de ventilation devra être à même de prendre le relais, fenêtres fermées, quelle que soit la saison, notamment en zone climatique "chaude". Il devra aussi pouvoir contribuer au confort thermique en saison chaude.
L'ouverture des fenêtres n'est pas envisageable dès que les niveaux sonores en façades sont trop élevés quelle que soit la pièce concernée, ni la nuit dans les pièces de repos (chambres).

Si le niveau sonore en façade est important la nuit ou si le niveau équivalent de jour (LAeq 6- 22h) dépasse 65 dB(A), il conviendra de s'orienter au minimum vers un système de ventilation stato-mécanique ou de VMC à simple flux.

Les systèmes les mieux adaptés sont la VMC double flux et les systèmes d'insufflation d'air - même avec une extraction naturelle de l'air vicié, ces derniers présentent les mêmes avantages - avec, en zone climatique Ed, au moins un sur-débit nocturne ou un rafraîchissement de l’air neuf introduit par humidification de l’air extrait ou son refroidissement par un groupe frigorifique au travers d’un échangeur air extrait - air neuf.

L’air neuf étant pris en toiture, ce système évite la pose de bouches d’entrée d’air en façade. Les forts isolements sont dans ce cas plus faciles à atteindre. L’échangeur précité peut, en hiver, servir de récupérateur de chaleur sur l’air extrait au profit de l’air neuf et engendrer des économies d’énergie.
Il faut cependant garder en mémoire que ces systèmes demandent une bonne expertise pour être conçus, dimensionnés et mis en oeuvre. En particulier il convient de maintenir le réseau de soufflage en état de propreté et donc de veiller à l'accessibilité et à la nettoyabilité de ce réseau (la présence de filtres sur l'air neuf n'est pas suffisante pour assurer, sur la durée, la propreté de ce réseau).

Si l'ouverture des fenêtres est tolérable (niveau équivalent de jour inférieur à 65 dB(A) - ce qui n'est pas le cas des Points Noirs Bruit - ), on pourra choisir de mettre en place un système de ventilation naturelle comprenant des bouches d’entrée d’air acoustiques (Dnew + Ctr = 34 dB(A)) à faibles pertes de charges dans les chambres et séjour exposés au bruit, lorsque le logement est de type "traversant" (à deux façades opposées).
Si le logement n'est pas de type "traversant", il sera préférable de mettre en place une ventilation mécanique contrôlée à simple flux ou une ventilation stato-mécanique