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L'étancheïté à l'air des bâtiments > Pourquoi étancher un bâtiment ?


L’enveloppe est la coquille du bâtiment : elle sépare le milieu intérieur isolé et confortable du milieu extérieur, et inclut murs, planchers, toitures, portes et fenêtres. Bâtiment performant et durable rime avec orientation optimisée, protections solaires, compacité, isolation de l’enveloppe, ventilation, etc. mais également étanchéité à l’air. Étancher un bâtiment consiste à éliminer toutes les fuites d’air parasites au travers de l’enveloppe.

Bien que souvent invisible à la livraison d’un bâtiment, l’étanchéité à l’air permet de tirer de nombreux bénéfices.



Pour l'usager


  • Réduire les factures de chauffage
  • Améliorer le confort :
    • Pas de courant d’air désagréable ;
    • Pas de chaleur étouffante en période estivale à condition d’utiliser les protections solaires adéquates ;
    • Pas de gênes acoustiques avec l’extérieur ou autres locaux mitoyens ;
    • Diminution des gênes olfactives.
  • Limiter par le meilleur fonctionnement de la ventilation les problématiques de santé (allergie, asthme) liées à la présence de moisissures ou l’infiltration de polluants (fibres, poussières, composés organiques volatils) dans le bâtiment.


Pour le bâtiment


  • Limiter les risques de dommages aux composants de l’enveloppe (condensation dans les parois) et donc augmenter la pérennité des structures.
  • Maintenir la performance des isolants thermiques tout au long de la vie du bâtiment.

Plusieurs constats


La maison individuelle pose souvent plus de complexité qu’un bâtiment grand volume liée à :
  • une surface d’enveloppe importante en comparaison au volume chauffé (faible compacité) ;
  • des méthodes constructives traditionnelles parfois inadaptées à l’intégration économique de l’étanchéité à l’air ;
  • une maîtrise d’oeuvre qui peut être bridée dans l’apport de compétences pointues au regard des honoraires et des coûts associés ;
  • une marge de progression importante pour les entreprises afin d’appréhender la mise en oeuvre de l’étanchéité à l’air.
Dans les bâtiments existants, l’étanchéité à l’air est encore peu appréhendée au niveau des audits énergétiques alors que son amélioration peut être une stratégie efficace en rénovation.

Les fabricants de composants du bâtiment prennent conscience de l’évolution nécessaire de leurs produits et descriptifs techniques revus sous l’angle de l’étanchéité à l’air et de la révision en cours des DTU (documents techniques unifiés) et règles de l’art.

Une focalisation se fait sur la mesure lors des tests perçus comme une fin en soi alors qu’il s’agit plutôt d’un moyen très pertinent de vérifierla qualité du travail de conception et de construction.

L’impact économique réel de l’étanchéité à l’air est complexe à appréhender pour la maîtrise d’ouvrage. Une période de transition est enclenchée, autant en commande, conception que sur chantier. La connaissance et l’expérience dans cette période de transition varient pour chaque projet.

Des idées reçues encore tenaces !


Bâtiment étanche = Bâtiment thermos ?
On entend souvent : « il n’y a plus du tout d’air qui va entrer avec ces calfeutrements, on a une impression de confinement ». Cette confusion vient d’une mauvaise compréhension du fonctionnement de la ventilation ce qui induit une gestion défaillante de celle-ci. En effet, il est indispensable d’amener de l’air propre dans les locaux afin de maintenir une bonne qualité d’air intérieur pour les occupants. Pour cela, on peut recourir à différents systèmes dimensionnés : naturel ou mécanique, simple ou double flux.

En réalité, plus le bâtiment est étanche à l’air et plus les flux de ventilation volontaire sont maîtrisés et correspondent aux prévisions des bureaux d’études et fabricants. En particulier le rendement des échangeurs double flux avec récupération de chaleur se trouve optimisé.

Bâtiment très isolé = Bâtiment performant ?
L’arrivée des réglementations thermiques (RT) a soulignél’importance d’isoler plus fortement l’enveloppe et les professionnels se sont habitués à insérer des épaisseurs de plus en plus importantes d’isolant en toiture et paroi. Or l’épaisseur de l’isolant seule n’est pas suffisante pour garantir son efficacité. Deux facteurs sont indissociables :
  • l’isolant doit se trouver dans un environnement sec, la présence d’humidité rendant le matériau plus conducteur ;
  • l’isolant doit se trouver dans un environnement sans courant d’air, le principe de l’isolation étant d’emprisonner de l’air immobile.
Pour réunir ces deux conditions, l’étanchéité à l’air de l’enveloppe est indispensable en complément de la couche d’isolation. De plus, ce sont rarement les mêmes matériaux qui réalisent ces deux fonctions.

Bâtiment perspirant = Bâtiment non-étanche à l'air ?
Composer une paroi perspirante ne modifie en rien l’exigence en termes d’étanchéité à l’air. Bien que la paroi soit étanche à l’air, une migration de vapeur d’eau (par diffusion) a lieu entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, en fonction des caractéristiques des matériaux et des conditions de climat intérieur et extérieur.

Une enveloppe étanche à l’air et perspirante pourrait être comparée à une veste en matière Gore-Tex® : une couche isolante, une couche étanche à l’air pour se protéger du vent, et une matière permettant l’évacuation de la transpiration. Pour autant, un système de ventilation équivalent à la respiration humaine reste indispensable même dans un bâtiment perspirant pour évacuer CO2, polluants divers et vapeur d’eau en excès.