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Ponts Thermiques Structurels (PTS) en isolation extérieure
On distingue trois familles de ponts thermiques structurels en isolation extérieure : les équerres, les chevilles, et les ossatures bois.
Équerres
Les équerres sont généralement utilisées pour supporter les parements lourds comme les bardages. Ces éléments métalliques traversent les isolants de part en part, souvent avec un profil créant une lame d’air, ce qui dégrade la performance de la paroi jusqu’à 50 % : par exemple une paroi isolée par 17 cm de laine minérale de conductivité 0,038 W/m.K présente non pas une performance U = 0,21 W/m².K (valeur si on néglige les ponts thermiques structurels) mais de 0,32 W/m².K soit 50 % de déperdition en plus.
Figure 21 : Equerres métalliques support de bardage
Figure 22 : Profil métallique support de bardage créant une lame d’air.
Quelles solutions apporter à ce problème ?
Les cales plastiques, dites « rupteurs », insérées entre l’équerre et le mur, sont en réalité peu efficaces car elles restent traversées par des chevilles métalliques. Dans l’exemple précédent, ce système ne permet d’abaisser le coefficient U de la paroi que de 0,32 à 0,31 W/m².K.
En revanche, certains fabricants commencent à commercialiser des supports de bardage non pas métalliques mais en matière plastique renforcée de fibre de verre. Ces véritables rupteurs de ponts thermiques nous semblent très prometteurs.
Une solution alternative est la double isolation intérieure et extérieure, qui présente par ailleurs de nombreux avantages (forte performance en cumulant deux isolants d’épaisseur très courante, possibilité d’intégrer les réseaux électriques dans le doublage, meilleure effusivité des murs, donc meilleur confort à la relance…). En abaissant la température du voile béton, cette double isolation permet de rompre efficacement le pont thermique des équerres.
Chevilles
De la même façon que les équerres métalliques, les chevilles métalliques traversant les isolants créent une déperdition qui, multipliée par le nombre important de chevilles, représente un impact non négligeable. Ainsi, toujours sur notre exemple d’une ITE de 17 cm, cette fois fixée par chevilles classiques, la performance de la paroi n’est pas de U = 0,21 W/m².K (hors pont thermique structurel) mais de 0,30 W/m².K soit 40 % de déperdition supplémentaire.
Les solutions sont assez comparables à celles décrites pour les équerres :
- Il existe des chevilles à faible pont thermique structurel : certaines ont une âme en inox avec une tête uniquement en plastique, d’autres sont intégralement en plastique. On trouve également des systèmes permettant de creuser l’isolant en même temps que l’on perce le béton, pour faire rentrer la rosace dans l’isolant et la recouvrir par un bouchon isolant. À titre d’ordre de grandeur, ces chevilles génèrent un pont thermique structurel unitaire inférieur ou égal à 0,002 W/K.
- La solution de la double isolation intérieure et extérieure permet aussi de rompre le pont thermique des chevilles.
Figure 23 : Cheville fixant un isolant sous enduit.
Qu’en est-il des prémurs isolants ?
Les techniques de prémurs isolants ne sont pas exemptes de les valeurs indiquées dans les avis techniques, et de veiller à leur bonne mise en oeuvre en phase chantier (notamment le bon traitement des raccords entre prémurs, ainsi que la réalisation du rebouchage en isolant des trous nécessaires pour le levage).