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Comment identifier et qualifier les infiltrations d’air dans les bâtiments ?


Le test à la porte soufflante est aujourd'hui universellement utilisé pour repérer et quantifier les infiltrations d'air. Il doit être conduit de façon conforme à la norme EN 13829 et à son guide d’application GA P50-784.



Une membrane étanche dans laquelle est incorporé un ventilateur calibré est placé sur une ouverture extérieure (porte, fenêtre ou toute autre disposition). Toutes les entrées d’air « fonctionnelles » (celles qui contribuent normalement à la ventilation du bâtiment) sont colmatées afin de ne laisser que les entrées d’air parasites. Le dispositif est doublé par des prises de pression statique à l'intérieur et à l'extérieur du logement. Le tout est relié à un ordinateur qui, pendant le test, enregistre les mesures de pression ainsi que le débit du ventilateur. Un débit de fuite sous un écart de pression standard est alors défini : 4 Pascals en France et 50 Pascals dans les pays voisins. Dans les logements, ce débit de fuite doit être inférieur à une valeur fixée par la réglementation (RT 2012).

Porte soufflante et ordinateur de pilotage
Fig. 3 : Porte soufflante et ordinateur de pilotage


Le test d’étanchéité à l’air a une double fonction : d’une part, il permet d’évaluer le taux de fuite, ce qui permet de qualifier l’enveloppe du bâtiment, et d’autre part, d’évaluer les passages parasites d’air de manière à pouvoir les corriger. Cette seconde tâche, de beaucoup la plus longue au cours d’un test, est aussi la plus instructive.

Il existe deux façons d’exprimer le débit de fuite d’un bâtiment :
  • la méthode française qui mesure ce débit sous un écart de pression intérieur/extérieur de 4 Pascals et réfère cette valeur à la surface des parois déperditives, à l’exception des planchers bas. C’est le Q4PaSurf qui s’exprime en m3/ (h.m²). Cette mesure est celle du calcul réglementaire français. Elle privilégie l’idée que les infiltrations d’air se font essentiellement par les parois extérieures. Cet « a priori » n’est cependant pas tout à fait justifié ;
  • la méthode européenne qui réfère le débit de fuite (mesuré sous 50 Pa) au volume du bâtiment. C’est le n50 qui s’exprime en vol/h. Cette méthode est plus satisfaisante et fournit une indication plus pertinente de la qualité des enveloppes. C’est aussi la seule évaluation qui soit utilisée dans toute l’Europe.
Le passage de l’un des indicateurs à l’autre est possible, mais il n’est pas très simple : Q4PaSurf = 0,08n × (V/Sext) x n50

où :
  • n : coefficient caractéristique de l’écoulement, 0,5 ≤ n ≤ 1. La valeur moyenne que l’on peut utiliser est de 0,6-0,65
  • V : volume de la zone testée [m3]
  • Sext : Surface des parois déperditives de la zone testée à l’exception des planchers bas.
Il convient cependant de s’interroger sur le niveau de qualité des enveloppes courantes de bâtiments en France. Il n’est pas très bon. Selon les tests in situ effectués par le CETE de Lyon, il apparaît qu’en maison individuelle, 55 % des logements se caractérisent par une valeur de n50 inférieure à 3,0 vol/h, 10 % par une valeur supérieure à 6 vol/h et même 2 % par une valeur supérieure à 10 vol/h.

Pour les bâtiments à usage collectif, ces valeurs sont respectivement de 21 %, 52 % et 27 %.

Ces résultats montrent que, pour satisfaire les objectifs de la RT 2012 en la matière, les pratiques existantes en France nécessitent une amélioration considérable.