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Les toitures végétalisées et la récupération des eaux de pluies


Malgré son fort potentiel de rétention des eaux, la toiture végétalisée n’est pas incompatible avec l’installation de systèmes de récupération des eaux de pluie. Lors d’averses importantes, le substrat ne peut retenir la totalité de l’eau déversée, dont une part est automatiquement relâchée après drainage. De plus, si le substrat « retient » une partie de l’eau de pluie (cf partie A), elle n’en stoppe pas l’écoulement pour autant, qui se fera progressivement dans le temps pour la part non « transformée » (c'est-à-dire non assimilée par la végétation ou non évaporée). On peut donc tout à fait envisager la pose de ce type d’équipement complémentaire, en phase avec la recherche de solution au stress hydrique que rencontrent les régions du sud de la France.



En revanche, sur les capacités filtrantes de la toiture végétalisée, qui permettrait une utilisation domestique de l’eau récupérée, les avis d’experts divergent.

De nombreuses voix semblent soutenir que, grâce au phénomène chimique de complexation des métaux lourds dans le substrat, la toiture végétalisée permet une filtration et une épuration biologique des eaux de pluies. L’eau serait en quelque sorte « dépolluée » par les plantes et réutilisable pour un usage domestique.

Une affirmation fermement démentie par Karel De Cuyper, du CSTC (Centre Scientifique et Technique de la Construction) de Belgique, dans une étude sur l’utilité des toitures végétalisées, qui explique avoir plutôt constaté « un enrichissement suite à la percolation de l’eau à travers un milieu contenant entre autres des engrais ». En traversant les toitures végétalisées, les eaux se chargeraient en matières organiques et en produits chimiques oxydables, ainsi qu’en bactéries. « On pourrait même parler, dans certains cas, d’une véritable pollution. Cette dernière a pour conséquence que cette eau ne pourra être utilisée sans traitement complémentaire pour des usages domestiques (rinçage des toilettes, de la lessive). Dans certains cas, l’eau ne pourra même pas être déversée dans l’eau de surface, de pêche ou de baignade », conclut l’étude réalisée par le CSTC.

Ce point de désaccord fait partie des attentes du CSTB sur le résultat de ses expérimentations à venir. En revanche, il est tout à fait envisageable d’utiliser l’eau récupérée pour des utilisations domestiques ne nécessitant pas d’eau potable. Il faudra toutefois dans ce cas veiller à séparer les deux réseaux (eau potable, eau non potable), en apposant un marquage clair (plaques avec mention « non potable ») pour éviter de les confondre. Une dérogation devra être obtenue auprès de la DDASS.

En effet, contrairement à d'autres pays européens, la France, sous le conseil du CSHPF (Conseil supérieur de l'hygiène publique de France), s'oppose à l'installation de réseaux conjoints d'eau potable et d'eau non potable (eau de pluie) à l'intérieur des bâtiments.