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La toiture végétalisée, un facteur de rétention des eaux de pluies


Les toitures représentent une surface importante d’une ville (entre 15 et 35 %). Les eaux de pluie qui tombent sur ces toits se déversent dans les réseaux d’assainissement et participent pour une grande part à leur engorgement. C’est pourquoi, les toitures végétalisées peuvent peser dans la construction d’une réponse efficace à cet enjeu primordial, et ce parce qu’elles réduisent la part des surfaces imperméables d’une parcelle, et qu’elles sont dotées d’une forte capacité de rétention des eaux de pluies. Alors qu’un orage peut déverser entre 50 et 100 litres d’eau en quelques heures, en moyenne 29 jours par an sur Nice7, on estime en moyenne qu’1 m² d’un système drainant de 8 cm avec une porosité de 40% peut stocker 30 litres d’eaux pluviales (valeur pouvant varier selon la pente du toit, le type de substrat, les conditions climatiques).



Une fois stockée, l’eau est pour une part utilisée par les plantes, pour une autre libérée par évapotranspiration. Le restant sera évacué graduellement par les canalisations, limitant ainsi les forts débits d’eaux pluviales tels que ceux engendrés par les pluies d’orage et le risque de saturation des réseaux d’assainissement. Les toitures végétalisées provoquent un retard d’écoulement de 50 à 75% lors de pluies d’orages.

Selon les travaux menés par l’ADIVET et le CSTB notamment, un système de type végétalisation extensive d’une épaisseur de 6 à 10 cm de hauteur peut retenir jusqu’à 50% des précipitations annuelles, permettant ainsi une réduction des coûts de gestion de l’eau de 5 à 10 %.

Rôle de rétention des eaux des toitures végétalisées
Rôle de rétention des eaux des toitures végétalisées


Ruissellement sur un toit plat conventionnel et un toit végétalisé extensif sur une période de 22 h
Ruissellement sur un toit plat conventionnel et un toit végétalisé extensif sur une période de 22 h (Source : ARENE, Fiche Toitures végétalisées extensives)


Les régions flamande et de Bruxelles-Capitale ont pris conscience de l’intérêt des toitures végétalisées pour répondre à cet enjeu et offrent depuis quelques années des subventions aux collectivités qui « végétalisent » les toitures plates et collectent les eaux de pluies, réduisant ainsi leur fuite vers les réseaux d’égouts.

Le gouvernement de la métropole de Tokyo exige pour la même raison aujourd’hui de telles toitures sur les bâtiments nouveaux ou rénovés.

De nombreuses communes suisses ont opté pour la méthode incitative de mise en place d’une taxe d’imperméabilisation des sols, dont les projets intégrant des techniques de rétention d’eau telles que les toitures végétalisées sont exonérés.