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Risques majeurs liés à l'isolation par l'intérieur > Gel et dilatation de maçonnerie



L’isolation par l’intérieur entraîne le refroidissement et l’humidification du mur existant en brique, ce qui réduit son potentiel de séchage. Si l’eau présente dans le mur ne parvient plus à s’évaporer en suffisance, par temps froid, elle risque de geler, ce qui peut causer des dégradations mécaniques importantes. D’autre part, le mur isolé par l’intérieur subira davantage les variations de température et d’humidité du climat extérieur. Celles-ci risquent d’engendrer des déformations mécaniques au sein du mur et, dans certains cas, de porter atteinte à sa stabilité.




Réduction du potentiel de séchage


Une notion importante se dégage de l’analyse du comportement hygrothermique dynamique du mur isolé par l’intérieur. Elle est liée à ce que l’on peut appeler son « potentiel de séchage ».

Refroidissement du mur par l’application d’une isolation par l’intérieur
Refroidissement du mur par l’application d’une isolation par l’intérieur


Le potentiel de séchage d’un mur est généralement réduit lors de l’application d’un système d’isolation par l’intérieur. Les figures ci-contre illustrent cette notion : l’exposition du mur aux intempéries reste inchangée, mais d’une part la maçonnerie après isolation est globalement plus froide (évaporation en surface réduite) et d’autre part, son séchage vers l’intérieur est parfois empêché par l’utilisation d’une membrane pour réguler la vapeur.

Le fait que le mur soit globalement plus froid et plus humide (le « front d´humidité » pénètre plus profondément dans le mur) peut provoquer des désordres liés au gel sur la face extérieure. En effet, la formation de gel provoque une dilatation de l’eau dans les pores de la brique qui peut conduire à une forte dégradation mécanique de celle-ci.

Humidification du mur due à la réduction du potentiel de séchage causée par l’application d’une isolation par l’intérieur et d’un pare-vapeur
Humidification du mur due à la réduction du potentiel de séchage causée par l’application d’une isolation par l’intérieur et d’un pare-vapeur


Conditions causant des dégâts dus au gel


La photo ci-contre montre le cas de briques gélives soumises au gel.

Exemple de briques gélives soumises au gel
Exemple de briques gélives soumises au gel


Ces désordres dépendent de trois conditions :
  • la sensibilité au gel de la brique,
  • la teneur en eau atteinte dans la brique (cf.« teneur en eau critique »)
  • la température atteinte dans la brique (le gel n´apparaît que si celle-ci descend sous 0 °C).


Dilatations de maçonnerie


En parallèle, l’isolation par l’intérieur entraîne des variations de température et d´humidité plus franches au sein du mur puisque celui-ci subira davantage le climat extérieur (l’isolation le séparant de l’ambiance intérieure). Les déformations mécaniques (retraits/dilatations) liées à ces variations peuvent engendrer des ruptures locales dans la surface du mur, entraînant l’apparition de fissures. Ces fissures n’ont parfois que des conséquences esthétiques, mais peuvent aussi porter atteinte à la stabilité du mur ou favoriser la pénétration en profondeur de l’humidité.

De nombreuses recherches sont hélas encore nécessaires pour disposer d’un modèle adapté et pour effectuer les mesures nécessaires pour acquérir les valeurs relatives aux matériaux. Il n’est donc actuellement pas encore possible d’anticiper précisément le comportement mécanique d’un mur après l’application d’une isolation par l’intérieur.

Conclusion


On considérera que l’application d’un système d’isolation par l’intérieur aura tendance à aggraver la situation existante si rien n’est fait pour limiter la pénétration de l’eau de pluie (hydrofuge de surface, enduit ou bardage) et pour maintenir le potentiel de séchage du mur. Dès lors, pour un mur présentant déjà des risques de dégradation dus au gel ou aux déformations hygrothermiques, on évitera l’application d’une telle isolation.