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Méthode d'échantillonnage des moisissures de l'habitat > Prélèvements de surfaces



L’aérosolisation des spores de moisissures dépend de plusieurs facteurs tels que la « viscosité » de leur paroi. Ainsi des spores de Stachybotrys ou de Fusarium dites visqueuses auront davantage de difficultés à être décrochées de leur support que des spores de Penicillium ou d’Aspergillus dites sèches. Aussi des prélèvements de surfaces apparaissent-ils indispensables pour compléter les prélèvements d’air afin de quantifier, identifier les micro-organismes présents dans un local et ainsi mieux appréhender l’exposition réelle des individus. A l’inverse, toutes les espèces présentes sur les surfaces ne sont pas forcément présentes en forte concentration dans l’air (adhésion au support, biofilm).



La réalisation de ces prélèvements de surface est généralement influencée par l’aspect visuel des moisissures présentes. Les espèces de couleur sombre (dématiées) donneront un aspect vert à noir aux surfaces alors que les espèces claires (moniliacées) ne donneront pas cet aspect moisi caractéristique. Les prélèvements de surface sont donc a priori orientés vers certaines familles de champignons. La multiplication de ces échantillons, y compris dans les zones d’apparence normale, est nécessaire. Pour certains auteurs, ces prélèvements doivent impérativement être associés aux prélèvements d'air pour refléter l'exposition réelle des individus. D’autant que dans certains cas, des prélèvements d'air dans des locaux visiblement contaminés (moisissures apparentes abondantes) ne montrent pas d’aérocontamination particulière, et ne traduiraient donc pas l'exposition réelle.

Adhésif


Sur les surfaces planes et non humides un support adhésif est appliqué. Les spores adhérent à la surface et peuvent être soit transférées sur un milieu de culture, soit être dénombrées et identifiées directement au microscope. Dans le cas d’une lecture directe au microscope, les spores de morphologie caractéristique peuvent être identifiées sans équivoque (Alternaria, Cladosporium, Stachybotrys…), alors que les spores de faibles diamètres et présentant des ornementations sommaires ne peuvent être différenciées (Penicillium, Aspergillus, Trichoderma).

Boites et lames « contact »


Le milieu nutritif est contenu dans une boite de Pétri particulière (boite « contact ») qui permet de couler le milieu sous forme d’une surface en léger ménisque, afin que celle-ci puisse être en contact avec la surface à prélever. Après l’échantillonnage, la surface de gélose est protégée par un couvercle qui ne vient pas en contact avec la gélose. Le prélèvement est standardisable en durée et en terme de pression appliquée. Les valeurs communément utilisées sont une pression de 25g par cm² pendant 10 secondes. Les surfaces verticales peuvent être également prélevées, mais avec une moins grande standardisation. Des « Petri-films » gélosés, sous emballage, peuvent également être utilisées. Ces petites plaques de papier sont recouvertes d’un milieu nutritif déshydraté que l’on applique sur les surfaces et qui sont humidifiées au moment où on les place dans l’incubateur.

Ecouvillonnage


L’écouvillonnage, avec un écouvillon stérile humidifié ou non, d’une surface de 25 cm² est considéré comme équivalent au prélèvement par boite contact à condition de décharger l’écouvillon en étoile sur une boite de Pétri de diamètre 9 cm. La standardisation est cependant difficile à obtenir et dépend du manipulateur. Ce système peu coûteux permet de réaliser des échantillonnages dans toutes les circonstances et aboutit après culture, au minimum, à un résultat semi-quantitatif.