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La ventilation des bâtiments > Les différentes technologies de ventilation


La ventilation naturelle


Munis d’entrées et de sorties d’air judicieusement placées sur les parois extérieures, les locaux sont ventilés grâce à un courant ascendant dû à une différence de température d’air peut augmenter la pression sur la bouche d’entrée de l’air et la réduire sur la bouche d’extraction (si elle est bien placée). Afin de respecter la réglementation, cette ventilation doit être permanente. Mais les conditions de son fonctionnement sont beaucoup trop aléatoires. Les jours d’anticyclone le débit sera presque nul, et les jours de tempête il sera de 10 ou 20 vol/h, ce qui est beaucoup trop.

C’est la raison pour laquelle on adjoint souvent un ventilateur à cette aération naturelle alors baptisée « ventilation naturelle assistée ». Il ne s’agit de rien d’autre que d’une ventilation mécanique simple flux.

On retiendra que la ventilation naturelle ne peut à elle seule assurer en permanence les débits réglementaires d’une part, et qu’elle ne permet en aucun cas de récupérer la chaleur de l’air extrait d’autre part, ce qui l’exclut systématiquement de toutes les constructions devant satisfaire à la RT 2012. On peut aussi penser qu’elle est assez inconfortable puisque la totalité du débit d’air neuf arrive directement dans le logement à la température extérieure. Son seul avantage serait d’être bon marché et simple.



La ventilation simple flux autoréglable


C’est un système encore très répandu. L’air neuf est admis dans les pièces principales (séjour, chambres) par le biais de bouches autoréglables calibrées placées dans les menuiseries extérieures et assurant en principe un débit constant. Cet air se déplace ensuite vers les pièces humides dans lesquelles il est évacué vers l’extérieur par le biais de bouches d’extraction également calibrées.

Ce système de ventilation est relativement bon marché et simple. Les débits sont en principe maîtrisés et l’entretien est relativement réduit (mais pas inexistant). En revanche, il a l’inconvénient majeur de ne pas permettre la récupération de chaleur sur l’air extrait. Il est donc à l’origine de consommations d’énergie thermique importantes.

La ventilation simple flux hygroréglable


Développé en France en 1983, ce dispositif propose de faire des économies d’énergie en réduisant les débits de renouvellement d’air en l’absence des occupants. Son fonctionnement est proche de la ventilation autoréglable, si ce n’est que les bouches d’extraction sont munies de bandelettes hygrosensibles capables de détecter le degré hygrométrique dans les locaux et d’augmenter la section de passage de l’air extrait lorsque l’humidité relative est importante, preuve d’une présence humaine dans le logement (système dit « hygro A »). Le dispositif peut encore être amélioré en dotant également les bouches d’entrée d’air de détecteurs d’humidité (système dit « hygro B »).

L’avantage de ce mode de ventilation est de permettre, en théorie, une économie d’énergie importante grâce à la réduction des débits d’air. Mais lorsqu’on rapproche le débit probable (0,3 vol/h) des débits nécessaires au respect des exigences sanitaires, que ce soit le gaz carbonique et surtout le formaldéhyde, il apparaît que ce débit est insuffisant. Faire des économies est certes essentiel, mais cela ne pourra pas se faire au détriment de la santé. Toutefois, de récentes campagnes de mesures ont aussi montré que la ventilation hygroréglable ne fonctionnait pas comme elle le devrait. Les débits d’air sont très élevés, ce qui est bon d’un point de vue sanitaire, mais annule l’économie d’énergie envisagée et transforme ce type de ventilation en une ventilation autoréglable ordinaire. La raison principale de ce résultat médiocre réside dans la très mauvaise étanchéité à l’air des réseaux de ventilation tels qu’ils sont conçus et construits en France.

Réaliser des réseaux très étanches permettrait probablement d’améliorer significativement les performances de la ventilation hygroréglable.

Assemblage de conduits de ventilation « très peu étanches »
Figure 3 : Assemblage de conduits de ventilation « très peu étanches »


Assemblage de conduits de ventilation « très peu étanches »
Figure 4 : Assemblage de conduits de ventilation « très peu étanches »


La ventilation double flux centralisée


Dans cette solution, l’air neuf est amené dans chaque pièce principale par un réseau spécifique. Cet air transite dans les pièces humides d’où il est repris par le réseau d’extraction. Les réseaux d’insufflation et d’extraction se croisent dans un échangeur de chaleur permettant de transférer la chaleur de l’air vicié à l’air neuf.

L’avantage de ce dispositif est évidemment de pouvoir récupérer la chaleur de l’air extrait (avec une efficacité d’environ 70 %). En contrepartie, on doit s’attendre à une consommation d’électricité plus élevée due à la présence de deux ventilateurs. Parmi les autres avantages, il y a le soufflage d’air neuf préchauffé dans l’échangeur, ce qui améliore le confort par rapport à toutes les menuiseries permet aussi de régler plus facilement la question du bruit des voiries en site urbain. La présence de filtres sur le soufflage offre également une qualité d’air incomparable si on en juge à l’aspect des filtres usagés. Enfin, la présence d’un échangeur réduit aussi la puissance de chauffage, donc la taille (et le coût) de la chaudière et des émetteurs de chaleur.

Mais cette solution a aussi des inconvénients, comme la plus grande difficulté à intégrer les réseaux dans les plans d’architecte, le surcoût (qui peut aller de 500 à 2 500 € par logement), l’obligation d’entretenir les filtres ou le niveau de technicité plus élevé dont doit faire preuve l’entreprise.

La ventilation double flux décentralisée


Des pays comme la Suisse, l’Allemagne ou l’Autriche ont eu l’idée de développer un mode de ventilation double flux totalement décentralisé puisqu’il fonctionne pièce par pièce. Des caissons, ou boîtes, de la taille d’une armoire à pharmacie (0,6 x 0,4 x 0,2), sont placées sur le mur extérieur percé de deux orifices d’amenée et de rejet d’air (pour chaque boîte). Dans chaque caisson, se trouvent deux ventilateurs, deux filtres et un échangeur de chaleur.

L’avantage de cette solution est évidemment de supprimer pratiquement tous les réseaux de distribution d’air. Afin de retrouver la logique de la ventilation par balayage propre à la France, il faut placer ces boîtes contre une cloison séparant une pièce humide et une pièce principale, ce qui permet de souffler l’air neuf dans la pièce principale et de le reprendre dans la pièce humide.

Caisson de ventilation centralisée
Figure 5 : Caisson de ventilation centralisée


Ces dispositifs sont aussi très intéressants car ils sont beaucoup moins coûteux, mais ils peuvent poser quelques problèmes d’intégration, notamment en façade, et ne disposent pas, pour l’instant, d’avis techniques en France. En rénovation où il n’est pas nécessaire d’avoir d’avis technique pour ce type de produit, leur utilisation est possible.