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Environnement : une France toujours trop polluée

Environnement : une France toujours trop polluée

L'édition 2024 du rapport sur l'état de l'environnement en France, qui vient d'être publié, dresse un bilan mitigé sur la pollution malgré les progrès enregistrés sur plusieurs décennies.





Produits chimiques, particules fines, microplastiques : malgré les progrès enregistrés ces dernières décennies, la pollution reste trop élevée en France. Pire, de nouvelles menaces apparaissent avec la présence croissante de nouveaux polluants. Alors que la protection de la nature subit chaque jour de nouveaux coups de boutoir dans l'Hexagone, l'édition 2024 du rapport sur l'Etat de l'environnement en France, publiée en début de semaine par le ministère de la Transition écologique, n'est guère rassurante.

Ce rapport grand public, réalisé par le Commissariat général au développement durable (CGDD) et publié tous les quatre ans, dresse un état des lieux bienvenu sur plusieurs sujets : la pollution, les ressources naturelles, le réchauffement climatique et la biodiversité.

40.000 décès par an

Même si les dépenses de lutte contre la pollution (gestion des déchets, assainissement des eaux usées, protection de la qualité de l'air, de l'eau et des sols, etc.) ont grimpé de 21,5 milliards d'euros en 2000, à 46 milliards en 2021, elles sont loin de couvrir le coût global de cette pollution pour la société (sanitaire et non sanitaire), estimé entre 70 et 100 milliards d'euros, rappelle le rapport.

Dans certains domaines, les progrès sont certes manifestes : c'est le cas pour la pollution liée aux métaux (arsenic, mercure, plomb, nickel), à l'exception du cuivre dont les rejets ont même augmenté depuis 1990. De même, des améliorations sont notables pour certaines pollutions de l'air : les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ont chuté de 87 %, celles d'oxydes d'azote (NOx) de 64 %, et celles de particules fines (PM2,5) de 56 %, entre 2000 et 2023.

Les NOx et les particules fines restent toutefois à un niveau trop élevés. Pour atteindre les objectifs 2030, il faudrait encore réduire leurs émissions de 10 à 30 % par rapport à 2022, explique le rapport. Par ailleurs, les normes pour ces polluants ne sont pas respectées partout : pour les particules fines PM2,5, les seuils définis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été dépassés dans 97 % des agglomérations en 2023. Ces particules fines provoquent 40.000 décès prématurés par an, rappellent aussi les experts du CGDD.

Un long chapitre est consacré aux pesticides - le sujet qui fâche. « Malgré quelques avancées, la France ne parvient pas à réduire fortement sa dépendance aux produits phytosanitaires. De vastes territoires sont contaminés », soulignent ainsi ses auteurs. Même si les ventes des produits les plus toxiques ont baissé (de 35 % entre 2015-2017 et 2020-2022), les volumes globaux sont restés stables. Et le Nodu (nombre de doses unités), l'indicateur controversé utilisé en France jusqu'à l'an dernier, qui avait reculé de 11,5 % sur la même période, ne baisse plus depuis trois ans.

Déclin inquiétant de la biodiversité

Le CGDD pointe en particulier deux herbicides, le S-métolachlore et le prosulfocarbe, dont les ventes continuent d'augmenter dangereusement. Le premier est pourtant classé « cancérogène suspecté » par l'Agence européenne des produits chimiques. Le rapport consacre aussi de longs développements aux microplastiques, aux PFAS, et aux résidus médicamenteux, omniprésents et dont les effets nocifs sur la santé commencent à être documentés.

Ses autres grands chapitres ne sont guère plus réjouissants. Cette pollution, tout comme l'artificialisation des sols, l'arrachage des haies ou encore la surexploitation des ressources naturelles, entraîne un déclin inquiétant de la biodiversité.

Face à l'indice de risque d'extinction des espèces, qui a doublé en vingt ans en France métropolitaine, les quelques succès obtenus (la réintroduction du castor ou du gypaète barbu, un vautour disparu en France au début du siècle dernier) font pâle figure. Atteignant 0,17, cet indice signifie que, sans intervention, 17 % des espèces y pourraient disparaître à moyen terme.

La pression sur les ressources naturelles est tout aussi préoccupante. Evoquant notre dépendance aux énergies fossiles (63 % de notre consommation finale d'énergie en 2022), le rapport rappelle que le réchauffement climatique a déjà réduit la ressource en eau disponible dans l'Hexagone de 14 % entre 1990-2001 et 2002-2022, ou encore amputé la croissance des arbres tout en pesant sur leur mortalité, pour ne citer que ces deux exemples.

Quant à la lutte contre le réchauffement climatique, « les actions individuelles et collectives nécessitent d'être renforcées », souligne le rapport. Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 1,8 % l'an dernier, alors qu'elles auraient dû reculer de 4,6 % pour que la France reste sur la bonne trajectoire.

Source : https://www.lesechos.fr/