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La réglementation acoustique



La réglementation acoustique des bâtiments d’habitation a déjà évolué en 1994 et 1995 et ces textes sont appliqués depuis janvier 1996. La normalisation européenne doit maintenant être utilisée pour calculer les indices uniques d’évaluation de la performance acoustique des produits et des ouvrages, respectivement pour les bruits aériens, intérieurs ou extérieurs, et pour les bruits de choc.



Les nouveaux textes réglementaires en application pour les bâtiments d’habitation sont :
  • L’arrêté du 30 mai 1996 relatif à l’isolement acoustique des bâtiments d’habitation dans les secteurs affectés par le bruit, dont la révision est prévue pour la fin de l’année 2007.
  • L’arrêté du 30 juin 1999 relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation.
  • L’arrêté du 30 juin 1999 relatif aux modalités d’application de la réglementation acoustique.
De nombreux autres textes sont applicables à d’autres ouvrages que le bâtiment d’habitation, comme par exemple, l’arrêté du 9 janvier 1995 relatif à la limitation du bruit dans les bâtiments d’enseignement.

Indices d’évaluation des bâtiments (in situ)




Indices d’évaluation des bâtiments (in situ)
Indices d’évaluation des bâtiments (in situ)


DnT = LE – LR + 10 log Tr/0,5

Avec :
  • DnT = Isolement (D) normalisé (ou standardisé) (N) par rapport à la durée de réverbération (T = 0,5 s).
  • LE = Niveau (L) à l’émission (E).
  • LR = Niveau (L) à la réception (R).
  • Tr = Durée de réverbération du local de réception en secondes.


LnT = Ln – 10 log Tr/0,5

Avec :
  • LnT = Niveau reçu (en provenance d’un équipement) normalisé (ou standardisé) à la durée de réverbération (T = 0,5 s).
  • Ln = Niveau reçu (en provenance d’un équipement).
  • Tr = Durée de réverbération du local de réception en secondes.


Les valeurs sont exprimées en dB. Quant on rajoute l’indice « A » cela signifie qu’on a utilisé la courbe de pondération (A) pour l’évaluation des niveaux. L’indice « W » signifie qu’on utilise un gabarit « W » pour l’évaluation.

Attention à la confusion entre les anciens indices français et les nouveaux indices européens :
  • Des anciens indices, on disait qu’ils étaient « normalisés » avec pour notation « DnAT », les nouveaux sont « standardisés » avec pour notation « DnT,A »
  • Quand un indice peut être mesuré en laboratoire ou in situ, l’usage du « ’ » signifie qu’il s’agit de la valeur mesurée in situ.
Pour les bâtiments d’habitation les valeurs réglementaires sont les suivantes
Bruits aériens intérieurs (Article 2) Bruits de choc (Article 4) Bruits d'équipement (Articles 5 et 6) Bruits aériens extérieurs (Article 5 et 6)
Entre 2 pièces principales
DnT,A = 53 dB

L’nT,w = 58 dB
En pièce principale
LnAT = 30 dB(A)

DnAT= 30 dB
Avec :
  • DnT,A : Isolement acoustique standardisé pondéré (A) pour les bruits aériens, exprimé en dB.
  • DnAT : Isolement acoustique normalisé pondéré (A) pour les bruits aériens, exprimé en dB(A), en attendant la révision de l’arrêté du 30 mai 1996.
  • L’nT,w : Niveau de pression pondéré « W » des bruits de choc, standardisé, exprimé en dB.
  • LnAT : Niveau de pression pondéré des bruits de choc, standardisé, exprimé en dB(A).


Les différentes voies de transmission du bruit


Trois types de transmission sont à prendre en compte :
  • Transmissions directes (TD) : par les parois opaques (façade, séparatif, toiture et plancher) et les baies.
  • Transmissions latérales (TL) : par les parois liées à la façade, à la paroi séparative, à la terrasse ou au plancher.
  • Transmissions parasites (TP) : par certains points singuliers (gaines techniques, VMC, entrées d’air, coffres de volets roulants, défauts d’exécution…).


Voies de transmission du bruit dans le bâtiment
Schéma de principe des différents types de bruits dans les bâtiments


⇒ Transmission entre deux locaux adjacents :

Voies de transmission du bruit entre deux locaux adjacents
Voies de transmission du bruit entre deux locaux adjacents


⇒ Entre deux locaux superposés :

Voies de transmission du bruit entre deux locaux superposés.
Voies de transmission du bruit entre deux locaux superposés


Voies de transmission des bruits de choc.
Voies de transmission des bruits de choc.


Ne pas confondre isolation acoustique et absorption acoustique


Une onde sonore (1) rencontrant une paroi est en partie :
  • Réfléchie (2)
  • Absorbée (3)
  • Transmise (4)


Onde sonore traversant une paroi
Onde sonore traversant une paroi


L’isolation est l’ensemble des procédés mis en oeuvre pour réduire le niveau sonore dans le local contigu au local d’émission.

Un matériau absorbant augmente la partie absorbée et réduit la partie réfléchie du bruit dans le local où il est placé. Ce type de matériau n’a pratiquement aucune influence sur la partie transmise. L’absorption ne permet donc pas l’isolation de manière décisive.

Ne pas confondre indice d’affaiblissement et isolement


L’indice d’affaiblissement acoustique, noté R, caractérise la qualité acoustique d’un élément de construction (paroi, fenêtre, porte…). Il est mesuré en laboratoire pour s’affranchir des transmissions du bruit par les parois latérales.

Par exemple, en laboratoire :
Émission de 100 dB, réception de 40 dB : indice d’affaiblissement R = 60 dB.

Principe de l’indice d’affaiblissement.
Principe de l’indice d’affaiblissement.


L’isolement, noté D, représente la valeur de l’isolation entre deux locaux ou entre l’extérieur et un local. Il est mesuré sur place en émettant un bruit de niveau élevé dans un local dit « d’émission » et en mesurant, à l’aide d’un sonomètre, les niveaux de bruit dans ce local et dans un local voisin dit « de réception ».

Par exemple :
Emission de 100 dB, réception de 50 dB : isolement D = 50 dB.

Principe de l’isolement
Principe de l’isolement


Remarque : l’isolement entre locaux est égal à l’indice d’affaiblissement R de la paroi séparatrice, diminué des transmissions latérales (a) :

D = R – a


Ce point est primordial, car les transmissions latérales sont en règle générale prépondérantes. C’est pourquoi, pour déterminer un isolement « horizontal », on doit se préoccuper des partis-pris constructifs « verticaux » et réciproquement.

Il faut faire la différence entre isolement brut et isolement normalisé. L’isolement brut est la différence entre le niveau de bruit (L1) dans un local d’émission et le niveau (L2) dans un local de réception :

D = L1 – L2


Mais le niveau L2 dans le local de réception (et donc l’isolement brut) dépend de la durée de réverbération du local de réception. Celle-ci varie, suivant que la pièce soit vide ou meublée, et en fonction de l’ameublement lui même. C’est pourquoi les valeurs d’isolement contractuelles ou réglementaires, sont exprimées en valeurs normalisées, permettant de s’affranchir de la durée réelle de réverbération.

L’isolement normalisé est l’isolement brut corrigé en fonction de la durée de réverbération réelle (T) mesurée dans le local de réception et une durée de réverbération de référence (T0) :

DnT = D + Log T/T0


Quelques exemples pour T0 :
  • Bâtiments d’habitation, santé, hôtels et enseignement : T0 = 0.5 seconde.
  • Salle de sports de volume supérieur à 512 m3 : T0 = 0.14 V1/3 (avec V le volume de la pièce).
En l’absence de prescriptions réglementaires :
  • Pour V< 50 m3 : T0 = 0,5 seconde.
  • Pour V> 50 m3 : T0 = t0 × V/V0 (avec t0 = 1 seconde et V0 = 100 m3).
La surface de la paroi séparative et le volume du local de réception ont une influence sur l’isolement entre locaux. Par exemple si la surface commune à deux locaux est divisée par deux, l’isolement est amélioré de 2 à 3 dB(A).

Influence de la disposition des pièces sur l’isolement.
Influence de la disposition des pièces sur l’isolement.


De même, le fait d’augmenter le volume du local de réception améliore l’isolement, par contre augmenter le volume du local d’émission ne modifie pas l’isolement (dans ce cas l’isolement sera différent suivant le sens de la mesure).

Influence de la taille des pièces sur l’isolement.
Influence de la taille des pièces sur l’isolement.


Ainsi, quand on étudie l’isolement acoustique entre deux pièces, on doit distinguer l’isolement horizontal et l’isolement vertical et on ne peut se contenter de l’étude d’une cellule type.

Une attention particulière doit être portée aux locaux de faible profondeur et aux locaux situés en angle (les surfaces de façade et de pignon s’additionnant).


⇒ Transmission au travers des parois simples :

Loi de masse :


Les parois simples sont constituées d’un seul matériau (béton, carreau de plâtre, bloc béton, brique). Leur indice d’affaiblissement R n’est, en première approximation, fonction que de leur masse surfacique (en kg/m2) et de la fréquence.

On observe une croissance régulière de l’indice R avec la fréquence, à raison de 6 dB par octave*. La loi masse théorique montre que R augmente de 6 dB(A) à chaque fois que l’on double la masse surfacique de la paroi.

Fréquence critique :


En fait, l’indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi simple dépend aussi de sa rigidité à la flexion. Celle-ci introduit une chute d’isolement à une fréquence, dite critique. Plus la paroi est rigide, plus la fréquence critique est basse. Plus elle est souple, et plus la fréquence critique est élevée.

Principe de la fréquence critique
Principe de la fréquence critique


⇒ Transmission au travers des parois doubles :
Les parois doubles sont constituées de deux parois simples séparées par une lame d’air. Cette lame d’air peut être comblée avec un matériau. L’indice d’affaiblissement acoustique R de ces parois est fonction des caractéristiques suivantes :
  • La masse de chaque parement.
  • L’épaisseur de la lame d’air.
  • L’épaisseur et la nature du matériau dans la lame d’air.
  • La fréquence critique de chaque parement.
  • Le type de liaisons (ponctuelles, linéiques, surfaciques), leur nombre et leur nature (rigides, souples…).
Pour une paroi double, l’indice d’affaiblissement acoustique R atteint son minimum aux environs d’une fréquence appelée fréquence de résonance (f0) et croît rapidement au-delà de cette fréquence, à condition que les liaisons soient faibles. Il sera donc conseillé de :
  • Maintenir f0 dans les fréquences les plus basses, c'est-à-dire en dehors de la gamme de fréquence usuelles.
  • Limiter les liaisons entre parements.


Principe de la paroi double sans laine de verre
Principe de la paroi double sans laine de verre


Principe de la paroi double avec laine de verre.
Principe de la paroi double avec laine de verre.


⇒ Transmission au travers des parois triples :

Principe des parois multiples : comparaison à masse égale et épaisseur égale entre parois doubles et parois triples.
Principe des parois multiples : comparaison à masse égale et épaisseur égale entre parois doubles et parois triples.


A noter :


A épaisseur et masse égales, une paroi triple est toujours moins performante qu’une paroi double optimisée.

Si le matériau remplissant la lame d’air d’une paroi multiple est trop rigide, la fréquence de résonance est mal placée et la paroi double (ou triple) est moins performante qu’une paroi simple de même masse.