GuidEnR HQE > L’approche adaptative du confort thermique > L’opportunité adaptative - contraintes et restrictions  
GUIDEnR Haute Qualité Environnementale,
L'information HQE
 
 

 Actualités :  


LES CLES DU DIMENSIONNEMENT

Ouvrages en commande
Photovoltaïque autonome

Photovoltaïque raccordé au réseau





L’approche adaptative du confort thermique > L’opportunité adaptative - contraintes et restrictions



L’acceptabilité thermique d’une ambiance est extrêmement dépendante de la possibilité de mise en oeuvre des mécanismes adaptatifs. L’interaction comportementale nécessite que le sujet ait les moyens d’exercer librement les différentes actions plausibles concernant son état personnel ou l’environnement. Mais certaines circonstances peuvent contrarier le mécanisme comportemental en imposant des restrictions sur une ou plusieurs des actions envisageables. Ces restrictions correspondent souvent à un empêchement total ou partiel sur certaines actions en les maintenant à un niveau fixe ou variable dans un intervalle borné. Elles sont dues aux caractéristiques du bâtiment en général et du local en particulier (fenêtres inopérables ou bloquées, organisation spatiale et aménagement : bureau paysagé ou cloisonné, positions par rapport à la fenêtre et autres facilités), ainsi que du mode de fonctionnement des équipements de contrôle de l’ambiance (contrôles centralisés ou individuels au niveau du poste). Ces restrictions dépendent aussi de l’organisation sociale dans le bâtiment (code vestimentaire).



Humphreys a identifié plusieurs types de contraintes qui imposent des restrictions sur l’adaptation [Humphreys, 1998]. Il y a le climat qui influence le mode de vie des hommes, leurs façons de se vêtir, la conception des bâtiments et le style de vie dans les bâtiments. La culture joue aussi un rôle important en affectant le style vestimentaire ou architectural. Elle est souvent liée au climat. Le climat et la culture peuvent présenter ainsi, d’une façon directe ou indirecte, des contraintes sur le mécanisme adaptatif. L’aspect économique présente aussi une contrainte à travers les coûts importants relatifs à l’installation et au fonctionnement des équipements de contrôle d’ambiance. Des contraintes relatives à la conception architecturale et technique peuvent apparaître (positionnement et taille des fenêtres, la présence des stores fixes ou amovibles, contrôle de la climatisation central ou local, bureaux paysagés qui limitent le degré de contrôle des personnes, etc. ). Les conditions sociales et professionnelles imposent aussi des contraintes selon le type de travail (code vestimentaire, travailler dans un endroit fixe). Enfin l’interaction sensorielle joue aussi un rôle considérable à travers le conflit entre les différents aspects sensoriels (une fenêtre donnant sur une rue bruyante pénalise son ouverture).

Afin d’identifier et de quantifier les effets des mécanismes adaptatifs mis en oeuvre par les individus dans leurs lieux de vie, le projet européen PASCOOL a utilisé la notion d’opportunité adaptative pour représenter le degré de liberté de l’occupant à mettre en oeuvre l’adaptation qui lui permet d’améliorer son confort [Yannas, 1995]. L’opportunité adaptative est due en partie à certaines caractéristiques du bâtiment (présence de store amovible, possibilité de manoeuvrer les fenêtres). Elle dépend aussi des contraintes sociales (possibilité de s’habiller à son gré). L’opportunité adaptative permet aux occupants de s’adapter à leurs environnements en ajustant les conditions de l’ambiance selon leurs convenances et en s’adaptant eux-mêmes aux conditions dans leurs environnements [Humphreys, 1998]. Ainsi une opportunité adaptative élevée permet à l’occupant de tolérer le changement et la variation de l’ambiance en proposant, dans le local, les moyens d’agir et d’exercer les actions nécessaires, même si ces actions ne sont pas mises en oeuvre par l’occupant. Pour cela, il est important de distinguer les opportunités disponibles dans le local et celles perçues par l’occupant.

Pour quantifier les effets des mécanismes adaptatifs, le projet PASCOOL a défini ainsi des incréments sur les limites du confort précisées par les normes, en fonction de l’opportunité adaptative, en utilisant les résultats des études in situ réalisées à Athènes et à Lyon [Yannas, 1995]. Dans les 864 observations réalisées, 273 ajustements comportementaux ont été effectués, permettant d’exprimer une satisfaction même à une température de 30.5 °C (Athènes) contre 27°C prévu par le modèle de Fanger.