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Techniques alternatives de dépollution des eaux pluviales > Chaussées à structure réservoir



PRINCIPE


Les chaussées à structure réservoir (CSR) ont pour but d’écrêter les débits de pointe de ruissellement en stockant temporairement la pluie dans le corps de la chaussée. Elles peuvent être assimilées à des bassins de retenue enterrés remplis de matériaux poreux. Leur fonctionnement consiste donc à stocker l’eau dans le volume vide des matériaux. L’eau est évacuée par infiltration ou vers le réseau public.

La structure réservoir est caractérisée par le coefficient de vide définissant leur capacité de stockage des eaux ainsi que par la résistance à la compression définissant leur solidité et domaine d’utilisation.



Profil en travers d'une chaussée réservoir
Profil en travers d'une chaussée réservoir


Le fonctionnement hydraulique de la chaussée à structure réservoir est assuré par 3 fonctions : une injection de l’eau dans l’ouvrage, un stockage temporaire de l’eau et une évacuation.

L’injection de l’eau dans le corps de la chaussée se fait soit de manière répartie (utilisation d’un revêtement drainant : dalles, pavés à joints larges, enrobés et bétons drainants…), soit de manière localisée (revêtement étanche). Dans ce dernier cas, l’eau est recueillie par des avaloirs classiques et injectée dans le corps de la chaussée par l’intermédiaire d’un drain diffuseur.

Chaussée à structure réservoir avec infiltration
Chaussée à structure réservoir avec infiltration


L’assise poreuse peut être composée de :
  • Matériaux non liés (grave concassée, semi-concassée, roulés, hors sable) : Porosité jusqu’à 45 %
  • Matériaux traités au liant bitumineux (graves bitumes drainantes) : Porosité de 10 à 15 %
  • Matériaux traités au liant hydraulique (béton poreux) : Porosité de 10 à 20 %
  • Matériaux alvéolaires en plastique (structure de type nid d’abeilles) : Porosité > 90 %
  • Matériaux de récupération (pneus) : Porosité > 70 %
La composition de la chaussée peut avoir l’avantage de retarder la propagation d’une pollution accidentelle vers l’exutoire ou vers le sol support, pouvant laisser le temps aux services compétents d’intervenir.

Dans le cas d’une chaussée à structure réservoir de rétention (sans infiltration), il peut être possible d’arrêter la pollution par l’intermédiaire des regards et de la soustraire en effectuant une aspiration.

Par contre, dans le cas d’une chaussée à structure réservoir d’infiltration, il est conseillé d’effectuer le plus tôt possible une aspiration de la pollution. La meilleure prévention contre ces pollutions accidentelles reste de ne pas implanter ces systèmes infiltrant les eaux dans le sol support, dans les zones à risques.

EFFICACITE


Ces systèmes permettent d’épurer les eaux par décantation et filtration à travers les matériaux de la structure poreuse. On considère généralement les abattements moyens suivants :
MES DCO DBO5 Hc
Chaussées à structure réservoir (et ouvrages annexes) 75 % 60 % 50 % 60 %
Abattement moyen des chaussées réservoirs


ENTRETIEN ET COUTS


L’entretien est similaire à celui d’une chaussée classique (simple balayage). Pour les enrobés drainants, on nettoiera la chaussée par aspiration. Si le revêtement est colmaté, on pourra combiner un lavage à l’eau sous haute pression avec une aspiration.

Cette technique nécessite un investissement de l’ordre de 80 € par m² de chaussée. Le coût de son entretien se décompose de la façon suivante : Lavage simple 1 €/m²/an ; lavage et changement de la couche de roulement 3 €/m²/an.

AVANTAGES ET INCONVENIENTS


Avantages Inconvénients
Ouvrages enterrés sans impact visuel
Insertion en milieu urbain sans consommation d’espace supplémentaire
Dépollution efficace des eaux pluviales par décantation et « filtration » par interception des particules au travers de la structure
Elimination de l’aquaplaning et suppression des éclaboussures
Réalimentation de la nappe (si infiltration)
Etude et mise en oeuvre délicate
Risques de colmatage
Problèmes de viabilité hivernale
Entretien difficile
Durée de vie réduite
Problème de la voirie provisoire de chantier
Problématique du passage des réseaux