GuidEnR HQE > Repenser la distribution d'eau chaude sanitaire  
GUIDEnR Haute Qualité Environnementale,
L'information HQE
 
 

 Actualités :  


LES CLES DU DIMENSIONNEMENT

Ouvrages en commande
Photovoltaïque autonome

Photovoltaïque raccordé au réseau





Repenser la distribution d'eau chaude sanitaire


Entre 35 % (dans le meilleur des cas) et 60 % de la chaleur d’une installation de production d’ECS sont perdus dans la distribution, entre le ballon de stockage et les robinets. La distribution par boucles, à fonctionnement continu, généralisée dans les immeubles d’habitation, est la principale cause de ces pertes, mais certaines distributions en maison individuelle, très mal conçues, peuvent conduire à des performances tout aussi médiocres. Pour éviter que la distribution soit une immense source de pertes, il faut qu’elle soit la plus courte et la mieux calorifugée possible. La génération de chaleur doit donc être le plus près possible des points d’utilisation, et l’architecture de la distribution doit s’effectuer plutôt sur le modèle d’une étoile, au centre de laquelle se trouve la production, que sur celui d’une colonne vertébrale sur laquelle la production serait à une extrémité.



En maison individuelle, il faut tout faire pour que la production d’eau chaude soit à quelques mètres de la salle de bains et de la cuisine.

En logement collectif, c’est plus complexe et il faut tendre, comme indiqué précédemment, vers une distribution en gaine unique dans chaque logement (sauf pour les grands logements).

La distribution en gaine palière (c’est-à-dire sur le palier d’étage) est désormais à proscrire pour plusieurs raisons. Elle conduit à des réseaux de distribution très longs, donc coûteux, dont les tronçons terminaux cheminent de la gaine palière aux logements dans des fourreaux noyés dans la dalle. Ceci a pour conséquence de retarder considérablement l’arrivée d’eau chaude lors des puisages, à cause de la longueur séparant la boucle de chaque logement. Cette distribution sous fourreaux dans la gaine n’est pas calorifugée, ce qui augmente considérablement ses pertes thermiques et crée un apport de chaleur dans les parties communes qui rend celles-ci étouffantes en été dans les bâtiments BBC (cela constitue une sorte de plancher chauffant).

La solution la plus catastrophique consiste à installer des tronçons terminaux qui ne sont pas des monotubes (un aller simple) mais qui sont eux-mêmes des boucles dans lesquelles l’eau circule en permanence. Cette configuration mise en oeuvre récemment dans un bâtiment de type BBC a conduit à des températures estivales tellement élevées à l’intérieur du bâtiment qu’il a fallu intervenir en urgence pour supprimer ces systèmes de bouclage qui avaient fini par rendre le bâtiment impropre à sa destination. Cet incident montre que les solutions techniques qui pouvaient fonctionner dans des bâtiments peu performants ne sont plus acceptables dans les bâtiments BBC où elles peuvent conduire à de graves dysfonctionnements. Une fois la longueur du réseau de distribution minimisée, il restera à calorifuger celui-ci avec un soin extrême. Cela passe par des épaisseurs d’isolant conséquentes (jamais moins de 30 mm d’isolant) et un traitement de la plupart des ponts thermiques (passages de dalles, colliers de fixation, vannes, etc).

La qualité d’un réseau de distribution repose sur la bonne conception et le bon dessin que l’architecte et l’ingénieur sauront mettre en oeuvre. Curieusement, un réseau de ce type, plus court que les réseaux traditionnels, peut aussi coûter moins cher, en plus de l’efficacité et de la performance qu’il apporte.