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Réduire les ponts thermiques > Liaison plancher intermédiaire – mur/balcon


Sans balcon


L’isolation par l’extérieur est la solution la plus simple et la plus efficace pour couper les ponts thermiques des planchers intermédiaires.



Exemple de coupe de principe de mur en ossature bois en nez de dalle intermédiaire
Figure 11 : Exemple de coupe de principe de mur en ossature bois en nez de dalle intermédiaire


On peut souligner également que dans le cas d’un bâtiment dont les façades sont en structures bois rapportées sur des dalles portées par des refends, il est souvent nécessaire pour raisons phoniques et de coupe-feu que la dalle pénètre dans le complexe de façade. La rupture du pont thermique nécessite dans ce cas de conserver une part importante de l’isolant en nez de dalle.

Il est également important de veiller à ne pas créer une continuité entre les lisses bois et le nez de dalle, qui créerait une faiblesse thermique continue du béton à l’extérieur via le bois (qui reste bien plus conducteur que les isolants).

NB : ces solutions sont valables également pour traiter les liaisons refend – mur extérieur.

Avec balcon


Un balcon en béton qui traverse l’isolant génère naturellement un pont thermique majeur qu’il faut absolument minimiser. Pour cela, plusieurs approches existent :

=> Balcon partiellement désolidarisé
Cette solution consiste à couper partiellement la dalle par la balcon, au droit de l’isolant extérieur. Le balcon reste porté par des accroches ponctuelles.

Balcon partiellement désolidarisé
Figure 12 : Balcon partiellement désolidarisé


Modélisation 3D sous HEAT3 du pont thermique d’un balcon partiellement désolidarisé
Figure 13 : Modélisation 3D sous HEAT3 du pont thermique d’un balcon partiellement désolidarisé. L’image du bas montre le ferraillage qui a été modélisé précisément.


Comme on peut s’en douter, le phénomène de concentration de flux réduit fortement l’intérêt de cette solution.

Une modélisation 3D permet de quantifier cet effet. Attention, pour être précise, la modélisation doit prendre en compte le ferraillage qui est particulièrement dense au niveau des accroches ponctuelles. L’effet de la concentration de flux ajoute de 25 à 50 % de déperditions supplémentaires. Par exemple, pour un balcon de 2 m de longueur, désolidarisé sur 1m et porté par 2 x 50 cm, il faut donc compter non pas 1 m mais 1,25 à 1,5 m de pont thermique déterminé selon les règles Th-U. Le pont thermique moyen rapporté à la longueur totale est ainsi compris entre Ψ = 0,66 et 0,80 W/m.K (contre 1,06 W/m.K pour un balcon classique) selon la densité de ferraillage.

NB : la modélisation montre également que la température de surface dans le logement chute à moins de 16 °C (pour 20 °C intérieur et -10 °C extérieur) pour la configuration modélisée, ce qui provoque de la condensation dès que l’humidité relative de l’air atteint 75 %. Un risque de condensation occasionnel est donc généré par ce pont thermique au droit des accroches ponctuelles.

Dans cette même catégorie de pont thermique, on retrouve également les balcons à structure métallique accrochés en nez de dalle avec une platine. Attention, le pont thermique est loin d’être nul comme on le pense parfois. Dans ce cas également, la concentration de flux génère une déperdition importante et un risque ponctuel de condensation. Cette solution pourrait être fortement améliorée par l’interposition de rupteurs de ponts thermiques entre la dalle et la platine métallique.

Une variante est envisageable, sans l’inconvénient de la concentration de flux liée à la forte conductivité du métal : il s’agit de balcons en structure bois accrochés à la façade par des platines avec ou sans rupteur. Cette technique est utilisée notamment en Suisse. Elle semble transposable au contexte réglementaire français pour les bâtiments de faible hauteur, mais plus compliquée pour les bâtiments plus élevés en raisons des contraintes liées aux incendies.

=> Mise en oeuvre de rupteurs de pont thermique
Cette solution, souvent jugée onéreuse, reste cependant largement moins chère que les balcons totalement désolidarisés. Ces dispositifs permettent de réduire le pont thermique entre Ψ = 0,25 et 0,50 W/m.K environ, en fonction des densités de ferraillages, et donc de la portée du balcon.

NB : les fournisseurs donnent généralement une conductivité équivalente du rupteur qu’il est nécessaire d’interpréter avec un calcul 2D.

Rupteur de pont thermique pour balcon
Figure 14 : Rupteur de pont thermique pour balcon.


=> Balcon désolidarisé
Cette solution est la seule qui permette une rupture complète du pont thermique. Le principe est de désolidariser complètement les balcons de la façade, en créant une structure porteuse. On parle également de balcon autoporté.

C’est en revanche la solution la plus coûteuse puisqu’elle nécessite des fondations et une structure généralement métallique.

Balcon totalement désolidarisé (ou autoporté)
Figure 15 : Balcon totalement désolidarisé (ou autoporté).