LES CLES DU DIMENSIONNEMENT
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Les batteries au plomb
Le fonctionnement des batteries au plomb
Il est basé sur la réaction d’oxydoréduction suivante :
A l'anode : Pb + H2SO4 → Pb2+ + SO42- + 2 H+ + 2 e- E0 = -0.36 V
A la cathode : PbO2 + H2SO4 + 2 e- → Pb2+ + SO42- + 2 OH- E0 = -1.68 V
Réaction globale : Pb + PbO2 + 2 H2SO4 + 2 e- ↔ 2 Pb2+ + 2 SO42- + 2 H2O E0 = -2.04 V
Lors de la décharge, le plomb de l’électrode négative s’oxyde en Pb2+ et perd deux électrons. A la cathode, l’oxyde de plomb PbO2 gagne deux électrons lors de sa réduction en Pb2+. Les protons produits à l’anode et les ions hydroxydes produits à la cathode se recombinent en eau H2O.
Les décharges trop profondes peuvent conduire à une perte irréversible de capacité. Trois causes possibles sont à l’origine de ce phénomène :
- Transformation irréversible d’une partie de la matière active de l’électrode positive (PbO2) en cristaux de sulfate de plomb ;
- Gonflement progressif et perte de cohésion de la matière active de l’électrode positive ;
- Passivation électronique du collecteur de courant de l’électrode positive.
Typiquement, la tension de cellule évolue en charge et en décharge de la manière suivante :

Courbes de charge et de décharge d’une cellule élémentaire de batterie au plomb
Si la charge se poursuit trop longtemps, la tension peut atteindre 2,4 V, valeur seuil à partir de laquelle on assiste à la décomposition de l’eau (électrolyse) en dioxygène O2 gazeux à l’électrode positive et en dihydrogène H2 gazeux à l’électrode négative.
Ce phénomène dit de dégazage est caractérisé par les réactions suivantes aux électrodes :
A l'anode : 2 H+ + 2 e- → H2
A la cathode : H2O → ½ O2 + 2 e-
Réaction globale : H2O → ½ O2 + H2
La densité théorique d’énergie de ce couple électrochimique est de 170 Wh/kg. Cependant, le sulfate de plomb produit par les réactions aux deux électrodes est insoluble et non conducteur. Son accumulation sur les électrodes, et dans une moindre mesure dans l’électrolyte, limite par conséquent l’énergie qui peut être extraite de la batterie. De plus, les concentrations et les quantités de masses actives sont inférieures à celles conduisant à cette valeur. La densité pratique d’énergie est proche de 40 Wh/kg, soit quatre fois moins que le maximum théorique.
Les différents types de batteries au plomb
Les accumulateurs au plomb sont divisés en deux grandes familles : les batteries ouvertes (Vented Batteries) et les batteries scellées (Valve Regulated Lead Acid Batteries).
Batteries « classiques » ou ouvertes
Pour ce type de batteries, la cellule n’est pas fermée. La quantité d’électrolyte (composé typiquement de 65 % d’eau et 35 % d’acide sulfurique) peut diminuer en raison des occurrences successives du phénomène de gassing ainsi que de l’évaporation naturelle. La batterie nécessite donc une maintenance au cours de laquelle le niveau de l’électrolyte doit être réajusté avec de l’eau déionisée pour le bon fonctionnement de l’accumulateur.
Enfin, ces batteries doivent se trouver dans un emplacement suffisamment ventilé car le dégagement gazeux qu’elles peuvent produire devient explosif lorsque la proportion d’hydrogène dans l’air atteint 4 % en volume.
Batteries VRLA (Valve Regulated Lead-Acid).
Ces batteries sont aussi appelées batteries « sans entretien ». Ici, la cellule est fermée. L’électrolyte y est immobilisé sous forme de gel (ajout de silice à haute surface spécifique), ou encore retenu dans un séparateur en fibre de verre à haut pouvoir capillaire (AGM, Absorbent Glass Mat). Les gaz produits durant le gassing restent donc « prisonniers » dans le gel et sont recombinés (reconsommés) durant la décharge. La consommation d’eau et l’émission de gaz sont donc extrêmement faibles.
Il existe deux types principaux de technologies concernant l’électrode positive PbO2 : celle-ci peut être soit une plaque plane, soit tubulaire. Les plaques planes sont constituées de grilles formées d’un alliage de plomb auquel on ajoute 5% d’antimoine, le tout enrobé dans de la matière active. Cette disposition permet des puissances supérieures grâce à l’augmentation des surfaces d’échange électrode/électrolyte. Par contre, pour les plaques tubulaires, la matière active est emprisonnée dans des gaines poreuses. La transmission du courant est alors assurée par des épines de plomb disposées dans ces gaines. Cette technologie permet d’augmenter la durée de vie, spécialement en cyclage profond, mais à un prix de revient plus important.
Performances techniques
Le tableau suivant résume les principales données techniques des accumulateurs au plomb.
Température de fonctionnement | –20 à +50 °C |
Énergie | 25/45 Wh/kg 60/120 Wh/dm3 |
Nombre de cycles profonds | 300/1500 |
Puissance massique | 80/150 W/kg |
Rendement | Energétique : de 60 à 95% Faradique : de 65 à 100% |
Auto-décharge | 2 à 10 % par mois à 25°C |
Maintenance | Surveiller le niveau d’eau pour les batteries (ouvertes) non étanches tous les 2 mois Sulfatation de l’électrolyte en cas de stockage prolongé ? brassage |
Impact environnemental | Le plomb est toxique : recyclage (@ 100%) par réduction des oxydes de plomb et tri pneumatique ou hydraulique des plastiques (polypropylène) |
Sécurité | Acide sulfurique : corrosif Problèmes de surpression de l’hydrogène en cas de surcharge |
Principales données techniques de la batterie au plomb |
Contexte industriel et économique
Le marché de la batterie au plomb est un enjeu industriel important. Il concerne les batteries de démarrage (SLI, Starting Lighting Ignition) ainsi que la plupart des batteries stationnaires. Les industriels sont par conséquent très nombreux dans le monde entier : Panasonic, Hawker ou GP Batteries, CEAC, Fulmen ou Varta. Le marché est donc très concurrentiel.
Le coût des accumulateurs au plomb varie entre 50 et 150 Euros/kWh, qui est un des plus faibles parmi les systèmes de stockage. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles la batterie au plomb est très utilisée. Ce coût est quasiment incompressible, du fait de la très grande maturité de la technologie.
Le taux de recyclabilité de la batterie au plomb atteint pratiquement 100 % ce qui participe aux avantages de ce type d’accumulateur malgré la haute toxicité de son principal matériau, le plomb.