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Les batteries au lithium



L’utilisation et la diversité sans cesse grandissantes des applications électriques ont conduit au développement de nouvelles technologies de stockage.
Les efforts menés en matière de recherche et de développement ont permis de voir apparaître de nouvelles technologies de stockage électrochimique comme les systèmes Redox, les systèmes de stockage via l’hydrogène (développé dans le chapitre suivant), ou les batteries au lithium, développées dans ce paragraphe.



L’élément lithium présente des caractéristiques physico-chimiques intéressantes :
  • Fort potentiel redox : ELi/Li+ = - 3,04 V/ENH ;
  • Masse molaire faible : M = 6,94 g/mol ;
  • Capacité massique = 3,87 Ah/g.
Utilisé comme matière active à l’anode, il permet d’obtenir des batteries à fort potentiel énergétique. Mais sa réactivité avec le milieu ambiant (notamment avec l’air) en fait un matériau difficile à manipuler à l’état métallique.

Les différents types de batteries au lithium


Il existe trois grandes familles de batteries au lithium : Lithium métallique, Lithium-Ion et Lithium-polymère.

Les batteries Lithium métallique


La technologie « Lithium métallique » est de moins en moins explorée du fait de problèmes de sécurité qu’elle engendre. Pour contourner cette difficulté, des matériaux « hôtes » ont été développés, permettant d’accueillir dans leur structure l’élément lithium à l’état ionique.

Les batteries Lithium-Ion


Pendant la recharge, des ions lithium viennent s'insérer dans la structure de l'électrode négative en carbone graphité. Lors de la décharge, l'anode libère ces ions qui viennent se replacer dans la structure de la cathode.

L'électrode positive est constituée d'un oxyde du type LiMO2. Actuellement, trois de ces oxydes sont utilisés dans ces batteries : LiCoO2, LiNiO2 et LiMn2O4. Le séparateur est constitué d'une membrane polymère microporeuse et l'électrolyte est une solution de LiPF6 dans un mélange de solvants organiques.

Leurs énergies massique et volumique sont très élevées, de l'ordre de respectivement 120 Wh/kg et 200 W/kg. La tension varie quant à elle de manière assez linéaire avec la profondeur de décharge, et estrelativement peu influencée par la température ainsi que par la puissance de décharge. Cette caractéristique peut être mise à profit pour l'estimation de l'état de charge. Le respect des tensions de fin de charge est primordial pour préserver la durée de vie de la batterie et pour éviter tout problème de sécurité. En effet, en cas de surcharge, la structure des électrodes peut être modifiée de manière irréversible et l’on peut assister à la création d'un dépôt de lithium métallique, ce qui conduit à la détérioration de l'accumulateur voire à son inflammation si le lithium entre en contact avec l’air.

Les batteries Lithium-polymère


Afin d'augmenter la densité d'énergie ainsi que la sécurité et la durée de vie des batteries au lithium, le remplacement de l'électrolyte liquide par un électrolyte solide a été envisagé. Les risques de contacts directs anode/cathode sont ainsi évités et la matrice d'insertion en carbone peut être supprimée augmentant la quantité d'énergie de la batterie. Ces batteries sont par conséquent fort compactes et présentent une énergie massique élevée (de l'ordre de 150 Wh/kg).

Les métaux utilisés à l’électrode positive sont le vanadium (V), le nickel (Ni), le manganèse (Mn) et le cobalt (Co). L’électrolyte polymère doit posséder de bonnes caractéristiques mécaniques. Sa conductivité ionique est améliorée par addition de sels conducteurs. Cependant, cette conduction reste faible et limite la puissance en décharge à environ 250 W/kg durant quelques secondes.

La tension lors de la décharge varie peu avec l'intensité du courant et cette tension peut alors être utilisée afin de fournir une estimation de l'état de charge. De plus, aucune réaction chimique secondaire n'a lieu durant la charge, ce qui explique les rendements énergétiques très élevés (entre 90 et 100 %).

Performances techniques


Type Li Ion (4V) Li polymère (3V)
Température de fonctionnement 0 à +50 °C +60 à +90°C
Énergie 80 à 120 Wh/kg
150 à 250 Wh/dm3
100 à 150 Wh/kg
150 à 220 Wh/dm3
Nombre de cycles profonds 200 à 1000 300 à 600
Puissance massique permanente / 30s 50 à 200 W/kg 50 à 250 W/kg
Rendement charge / décharge Energétique : de 85 à 100%
Faradique : de 90 à 100%
Energétique : de 90 à 100%
Faradique : de 90 à 100%
Auto-décharge 10 % par mois 2 semaines à chaud quelques % par an à froid
Impact environnemental Sels de lithium et oxydes recyclés
Solvants polymère et carbone inerté
Utilisation du cobalt => très toxique
Sécurité Problème de stabilité mécanique (Li-Ion)
Echauffement et risques d’explosion en surcharge (Li)
Stockage longue durée : 30 à 50% du SOC
Performances des systèmes électrochimiques au lithium

Contexte industriel et économique


Le coût des batteries au lithium s’échelonne de 700 à 1000 €/kWh. Les matières premières sont chères : graphite, cobalt, etc. Hormis les applications portables, les volumes de production sont encore très faibles, ce qui justifie des coûts encore très importants. Les bonnes performances en terme de cycles et de plage de régime de décharge font des batteries au lithium un candidat potentiel pour des stockages court terme. Mais leurs nombreux inconvénients (recyclage, coût, performances à hautes températures, sécurité…) n’autorisent son utilisation qu’à très long terme.