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La toiture végétalisée, un rôle dans la préservation de la biodiversité et la continuité écologique en ville


Les corridors écologiques ont pour fonction de permettre les déplacements nécessaires à la pérennité de nombreuses espèces animales et végétales D’un point de vue structurel, un corridor assure une connexion physique entre différents écosystèmes ou habitats d’espèces permettant leur dispersion et leur migration. Il peut être continu ou discontinu (en « pas japonais »). Pour ces connexions discontinues, chaque îlot est à la fois « foyer », « récepteur » et « émetteur » de biodiversité.



Il a été observé que l'étalement urbain et l'expansion de la forme bâtie en général conduisent à la rupture des continuités écologiques, ainsi qu’à la perte et à la fragmentation de l'habitat de nombreuses espèces animales. Les corridors naturels se heurtent en effet aux nombreux obstacles artificiels en milieu urbain. Il faut donc recréer ces connexions afin que les échanges écologiques s’effectuent et que la biodiversité se développe à nouveau.

La végétalisation des toitures participe à la production de paysages urbains vivants et au rétablissement des corridors écologiques en ville, principalement selon la configuration de « pas japonais », présentée ci-dessus. Des toitures végétalisées intégrant des arbres peuvent offrir des habitats et des refuges convenables à maintes espèces d'oiseaux.

De façon générale, les toits végétaux peuvent accueillir de nombreuses espèces d’insectes et d'invertébrés, et contribuer ainsi à minimiser la perte de biodiversité en milieu urbain. Ils sont le lieu de nouveaux équilibres naturels où l’on peut même implanter des espèces végétales en voie de disparition, et leurs cortèges faunistiques associés. On peut également y installer des ruches, ce qui permet notamment la réintroduction des abeilles en ville, indispensables à la pollinisation des végétaux.

L’exemple du toit d’une usine zurichoise végétalisé en 1914 parle de lui-même : 90 ans plus tard, les relevés effectués ont identifié la présence de 175 espèces végétales différentes, dont certaines en danger ou devenues rares, parmi lesquelles l’Orchidée Orchis Morio, considérée comme disparue de la région de Zürich. Ces espèces alors en présence au moment de l’aménagement de la toiture ont colonisé spontanément le toit, devenu le témoin « vivant » de la richesse de cette région au siècle dernier.

Les villes de Bâle en Suisse et de Londres en Angleterre ont clairement affiché cette fonctionnalité de préservation de la biodiversité comme utilité de développement de la toiture végétalisée en ville.

Toiture végétalisée – Ville de Bâle
Toiture végétalisée – Ville de Bâle


Toutefois, sans équipement vertical complémentaire tel que plantes grimpantes, mur végétalisé, ou colonne de pierre sèche, permettant des mouvements ascendants et descendants des espèces faunistiques et floristiques, les échanges écologiques n’ont pour support que les déplacements d’oiseaux et le vent.