GuidEnR HQE > Propriétés physiques et caractéristiques mécaniques des inox  
GUIDEnR Haute Qualité Environnementale,
L'information HQE
 
 

 Actualités :  


LES CLES DU DIMENSIONNEMENT

Ouvrages en commande
Photovoltaïque autonome

Photovoltaïque raccordé au réseau





Propriétés physiques et caractéristiques mécaniques des inox


Les nuances d’inox présentent une grande variété de propriétés physiques et de caractéristiques mécaniques qui dépendent des éléments d’alliage présents. Beaucoup de ces propriétés diffèrent de façon significative de celles des aciers. Voici un aperçu non exhaustif de ces propriétés et des spécificités de certaines nuances d’inox.



Propriétés physiques


Acier Inox ferritique Inox austénitique Inox austéno-ferritique
Coefficient de dilatation linéique entre 20 °C et 100 °C (10-6 K-1) 10 10 16 13
Conductivité thermique à 20 °C (W.m-1 K-1) 40 25 15 15
Résistivité (Ω.mm² m-1) 18 – 20 60 73 – 75 80
Module d’élasticité à 20 °C (GPa) 206 206 193 – 196 200
Tableau n°1: propriétés physiques

Quelques repères


  • Les inox austénitiques et austéno-ferritiques ont des coefficients de dilatation supérieurs aux aciers.
  • La conductivité thermique des inox austénitiques et austéno-ferritiques est inférieure à celle des inox ferritiques et des aciers.
  • La résistivité électrique des inox est nettement supérieure à celle des aciers.


Propriétés magnétiques


Les propriétés magnétiques des différentes familles inox sont liées à leur structure métallurgique.
Inox ferritique Inox austénitique Inox austéno-ferritique
Magnétique oui non oui


Les inox ferritiques sont ferromagnétiques.

Les inox austénitiques sont amagnétiques, mais peuvent présenter un léger magnétisme s’ils sont écrouis. Ces inox sont particulièrement recommandés dans des applications telles les salles IRM en milieu hospitalier, les pistes d’atterrissage, les tours de contrôles aériens, les péages routiers, etc.

Les inox austéno-ferritiques sont magnétiques, du fait qu’ils contiennent une proportion importante de ferrite dans leur structure.

Résilience


C’est la propriété d’un matériau à résister à la rupture fragile. Le moyen classique utilisé pour la caractériser est l’essai Charpy, qui consiste à mesurer l’énergie nécessaire pour rompre une éprouvette entaillée.

Les inox austénitiques se distinguent des inox ferritiques et des aciers par leur niveau de résilience élevé à toute température. Ils ne présentent pas de transition ductile-fragile entre 0 et – 20 °C et peuvent être utilisés jusqu’à des températures très basses (– 200 °C). Les inox austéno-ferritiques ont un comportement intermédiaire du fait de leur structure mixte.

Caractéristiques mécaniques en traction


Du fait de leur structure, les aciers austénitiques et austéno-ferritiques présentent des allongements à la rupture en traction et des rapports Rm/RP0,2 élevés, à la fois à l’état adouci et écroui. Ils ont donc une grande capacité à dissiper l’énergie en cas de déformations importantes, tout en conservant une résistance élevée. Cette caractéristique importante des inox austénitiques présente un intérêt tout particulier pour les constructions d’ouvrages en zones sismiques.

À hautes températures, jusqu’à 500 °C, les inox austénitiques conservent de bonnes caractéristiques mécaniques en traction.

L’essai de traction sur acier
L’essai de traction sert à déterminer :
  • la résistance maximale à la traction (Rm) ;
  • l’allongement à la rupture (A) ;
  • l’allongement total sous force maximale (Agt) ;
  • la limite d’élasticité apparente (Re).
Ces valeurs sont utilisées, en particulier, pour la dénomination des armatures pour béton.

Principe de l’essai de traction
Figure n° 5: Principe de l’essai de traction
Lo : Longueur initiale
So : Section initiale de l’éprouvette
S : Section de l’éprouvette en cours d’essai
Su : Section finale à rupture – striction
Lu : Longueur ultime


Pour déterminer ces grandeurs, on exerce sur une éprouvette 1 des efforts croissants de traction jusqu’à rupture. La zone (L0) est repérée sur l’éprouvette au préalable et sert de référence après allongement de cette dernière (cf. figure 5, éprouvette n° 1).

L’effort (F) et l’allongement (A %) sont mesurés directement lors de l’essai de traction.
  • La limite apparente d’élasticité Re = Fe/S0 (portion OD de la courbe) est égale à la charge maximale (repère D), exprimée en MPa, en deçà de laquelle l’éprouvette reprend sa longueur initiale quand l’effort de traction cesse (domaine élastique).
  • La résistance à la rupture Rm = Fmax/S0 (portion DB de la courbe) est égale à la charge maximale (repère B), exprimée en MPa, que peut supporter le métal sans se rompre (domaine plastique) (cf. figure 5, éprouvette n° 2).
  • L’allongement A = (L-L0)/L0x100 est égal à l’augmentation de la longueur de l’éprouvette avant striction (allongement réparti maximum), exprimé en pourcentage (cf. figure 5, éprouvette n° 2).
  • L’allongement après rupture A = (Lu-L0)/L0x100 (exprimé en pourcentage) est égal à l’augmentation de la longueur de l’éprouvette. L’allongement maximum correspond à la longueur de l’éprouvette après rupture (Lu), exprimée en pourcentage (cf. figure 5, éprouvette n° 4).
  • L’allongement total sous force maximale ou Agt correspond à l’augmentation de la longueur de l’éprouvette, exprimée en pourcentage, lorsqu’on atteint Rm (point B de la courbe).
Remarque: Dans la zone BC, on observe, outre l’allongement, une déformation locale de l’éprouvette (diminution de section ou « striction ») qui conduit à la rupture au point C (cf. figure 5, éprouvette n° 3).

Cas des inox austénitiques
Les inox austénitiques ne présentent pas de limite apparente d’élasticité (appelée également limite d’écoulement) très nette. De ce fait, par convention, la norme définit une charge unitaire à la limite conventionnelle d’élasticité, appelée R P0,2. Elle correspond à l’effort unitaire tel, qu’après suppression de l’effort, le métal garde un allongement permanent donné de 0,2 % (voir la figure 6).

Courbe de traction sur un acier inoxydable austénitique
Figure n° 6: courbe de traction sur un acier inoxydable austénitique


Dans les normes européennes (NF EN 10088-2 et NF EN 10088-3) les limites d’élasticité de toutes les familles d’inox sont définies par la charge à la limite conventionnelle d’élasticité R P0,2. Cette appellation remplace la définition Re, habituellement utilisée pour les aciers.