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Effets potentiels des radiofréquences sur la santé > Symptômes subjectifs


L’hypersensibilité électromagnétique ou « electromagnetic hypersensibility » (EHS) qualifie les personnes sujettes à des symptômes subjectifs non spécifiques dont elles attribuent la cause à une exposition à des champs électromagnétiques. Cette définition fait office de critère de diagnostic alors qu’il n’existe pas de description précise des symptômes évoqués. Pour progresser dans la compréhension de ce phénomène, une standardisation des méthodes de diagnostic serait souhaitable. En effet, il peut s’agir d’irritations cutanées, de fatigue, de maux de tête, de douleurs ostéo-musculaires, de troubles de la mémoire, du sommeil, d’irritabilité, de difficultés de concentration ou encore de symptômes oculaires, de palpitations…



Ces symptômes présentent une grande hétérogénéité, il en est de même des sources d’exposition incriminées (Afsset, 2009) : écrans (TV, ordinateur), téléphones sans fil, téléphones mobiles, antennes-relais, relais de TV et de radio, lignes haute tension, bornes Wi-Fi, appareils ménagers… L’ampleur de ce phénomène est mal connue. Des estimations allant de 1,5 % (en Suède) à 5 % (en Suisse) ont pu être avancées, la prévalence des cas d’EHS en France n’ayant pas fait l’objet d’études (Afsset, 2009).

La subjectivité des symptômes et leur manque de spécificité interrogent sur la causalité de leur lien avec les expositions. Afin de vérifier cela, des tests de provocation ont été réalisés, consistant à engendrer l’apparition des symptômes par une exposition expérimentale. La survenue de symptômes est observée au sein de groupes se déclarant EHS et de groupes témoins, que ce soit lors de phases réelles d’exposition ou lors d’expositions factices. La plupart des résultats de ces études montrent que les sujets EHS décrivent plus de symptômes que les témoins, et ce indépendamment de l’exposition à des champs électromagnétiques (Rubin et al., 2006). Ainsi, ces études n’ont pas mis en évidence une capacité particulière des individus se déclarant EHS à différencier la présence ou l’absence de champs électromagnétiques. Certains travaux ont mis en évidence l’existence d’un effet nocebo, c’est-à-dire la survenue de symptômes sévères chez certains sujets EHS lors d’expositions factices.

Bien qu’aucune explication physiologique n’ait pu jusqu’à présent être avancée, ces résultats ne permettent pas d’écarter l’existence d’une réelle sensibilité aux radiofréquences pour de rares sujets (Afsset, 2009). Ainsi, ces recherches méritent d’être poursuivies, d’autant plus que de légers effets, tels que modification de la qualité du sommeil et maux de tête, ont été mis en évidence suite à une exposition de plusieurs heures (Afsset, 2009).

Plusieurs études ont par ailleurs exploré les problèmes émises par les antennes-relais de téléphonie mobile. Les résultats semblent indiquer une influence de la perception du risque sur les symptômes déclarés. S’ils ne permettent pas de trancher en faveur d’une association significative, cette question reste ouverte en l’attente de travaux portant sur des échantillons d’individus de plus grande ampleur.

Ainsi, aucune relation de causalité entre l’exposition aux ondes et les symptômes évoqués par les sujets EHS n’a pu être démontrée. Aucune explication physiologique n’a pu être avancée, orientant plutôt les hypothèses vers des troubles psychosomatiques, avec une plus grande prévalence de co-morbidité psychiatrique chez les sujets EHS. Pour les individus atteints, la qualité de vie est susceptible d’être profondément altérée. La poursuite des recherches, avec la mise au point d’outils de diagnostic standardisés, devrait permettre de conforter ces hypothèses et proposer une prise en charge adaptée.