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Effets potentiels des radiofréquences sur la santé > Cancers


Le développement massif de la téléphonie mobile depuis le début des années 90 a justifié nombre de travaux de recherche afin de s’assurer de l’innocuité de cette technologie. Ces travaux relèvent soit d’une approche expérimentale (sur l’animal, sur cultures cellulaires…), soit épidémiologique, fondée sur des études cas-témoins.



À la fin des années 90, des travaux coordonnés dans 13 pays ont été initiés sous l’égide du Centre international de recherche sur le cancer (étude INTERPHONE). Ces études ciblent les tumeurs situées au niveau de la tête (gliomes, méningiomes, tumeurs du nerf acoustique et de la glande parotide), celle-ci étant plus particulièrement exposée aux ondes des téléphones mobiles. L’ensemble de ces travaux n’a pas permis de mettre en évidence des liens entre exposition aux radiofréquences liées à l’utilisation de téléphones mobiles et cancer (Ahlbom et al., 2009 ; Moulder et al., 2005). Malgré la volonté d’harmoniser les protocoles de ces études, leur mise en oeuvre est susceptible de différer. Ainsi parmi les résultats, une étude relevant un risque significatif se distingue (Hardell et al., 2006), mais elle ne permet pas d’infléchir la conclusion actuelle quant aux liens entre exposition et cancer. Toutefois, l’existence d’un risque faible ne peut être écartée, compte tenu des limites des études épidémiologiques, ainsi, les recherches doivent être poursuivies (SCENIHR, 2009).

S’agissant des antennes-relais, les niveaux d’exposition attribuables sont beaucoup plus faibles que ceux liés à l’utilisation d’un téléphone mobile. Ainsi, les études épidémiologiques portant sur les antennes-relais sont rares. Elles sont aussi sujettes à caution du fait de biais méthodologiques importants, tant au niveau de la définition des populations d’étude, de la prise en compte des éventuels facteurs de confusion que de l’estimation de l’exposition qui ne peut se déduire simplement de la distance à l’émetteur. Néanmoins, les résultats de ces travaux ne sont pas en faveur d’un risque accru de cancer en lien avec une exposition aux radiofréquences émises par les antennes de téléphonie mobile (Afsse, 2005).

Limites des études épidémiologiques


L’épidémiologie se heurte à de nombreuses difficultés méthodologiques. Dans le cas de l’étude d’un effet potentiel d’une exposition aux radiofréquences, les résultats et leur interprétation sont notamment influencés par les aspects suivants :
  • La définition des cas de cancer n’est pas standardisée et peut englober des tumeurs à des stades de développement ou des situations anatomiques différents, ce qui n’exclut pas la présence de faux-positifs ou de faux-négatifs dans les études. Ceci contribue à diminuer la puissance des études et, d’une étude à l’autre, les résultats ne sont pas toujours comparables.
  • La sélection des témoins se traduit souvent par une sous-représentation des non-utilisateurs de téléphone mobile susceptible de minimiser les risques, l’erreur estimée est de l’ordre de 10 % (Ahlbom et al.,2009).
  • L’estimation de l’exposition peut être basée sur des approches différentes telles que détaillées dans le chapitre précédent. Chacune présente ses limites, certaines étant susceptibles de biaiser les estimations (cf. sur-déclaration possible des expositions chez les cas) (Ahlbom et al., 2009).
  • Les temps de latence d’apparition des cancers peuvent aller jusqu’à 40 ans. Dans les études publiées actuellement, les plus longues fenêtres d’exposition sont de 10 ans et en moyenne de 4 ans (Kundi, 2009). Il est donc fort probable que l’apparition des tumeurs soit antérieure à l’utilisation des téléphones mobiles, hormis peut-être pour des tumeurs à croissance rapide telles que les gliomes et dans l’hypothèse où les radiofréquences agissent en tant que facteur de promotion, accélérant ainsi la survenue de la pathologie.
  • La taille des échantillons limite la puissance des études, ainsi les risques les plus faibles ne peuvent pas être mis en évidence.


En parallèle de ces travaux épidémiologiques, de nombreuses études expérimentales visant à expliciter les mécanismes biologiques susceptibles d’être impliqués ont été conduites. Les travaux les plus récents ont été recensés et critiqués dans le dernier rapport de l’Afsset (Afsset, 2009). Ainsi, à ce jour, même si des résultats isolés mettent en évidence certains effets biologiques, ces études ne permettent pas de démontrer de lien causal point de vue de l’induction (ni effet mutagène, ni génotoxique) que de la promotion de la pathologie (absence d’effet cancérogène). Par ailleurs, aucune altération du fonctionnement de la cellule (expression pu être reliée à une exposition aux radiofréquences qui, en dehors des effets thermiques, ne semble pas représenter un facteur de stress pour la cellule.